Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Le couple Balkany visé par une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © Flickr de UMP Photos


A quatre mois des municipales, les époux Balkany, Patrick, député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et Isabelle, ancienne conseillère générale font l'objet d'une procédure judiciaire sur leur colossal patrimoine.

C'est le parquet de Paris qui a ordonné ce mercredi 6 novembre une enquête préliminaire sur le couple Balkany. Ils sont suspectés de "blanchiment de fraude fiscale", c'est-à-dire d'avoir dissimilé une partie de leurs avoirs au fisc pendant des années en les plaçant à l'étranger. C'est l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), qui mènera l'investigation.

Le parquet a décidé d'ouvrir cette enquête suite aux déclarations de Didier Schuller, ancien conseiller général des Hauts-de-Seine (RPR) et ancien ami de Patrick Balkany: auditionné le 24 octobre par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. Il a affirmé qu'il s'était enrichi de manière illicite grâce aux importants marchés public conclus dans les années 1980 et 1990 par l'office des HLM des Hauts-de-Seine, dont Mr Balkany et lui-même furent les dirigeants. Ces malversations avaient entraîné la condamnation de Mr Schuller en 2007 à trois ans de prison. Mr Balkany en était ressorti libre, sans aucune peine.

"Je n'ai aucun patrimoine. Par contre M. Balkany, comme semblent le confirmer les documents que je vous ai remis en copie et qui étaient à la disposition de la justice, aurait à sa disposition un palais à Marrakech, une résidence de luxe à Saint-Martin, et l'usufruit du Moulin de Giverny" dit le candidat aux municipales de 2014 à Clichy-la-Garenne aux juges. Il leur a d'ailleurs remis plusieurs documents, dont un relevé bancaire prouvant l'existence d'un compte bancaire à la banque ABN Amro ouvert en juillet 1994 par Mr Balkany ou encore un rapport de la police judiciaire énonçant des transactions suspectes. Notamment la revente par Mr Balkany de ses parts dans Laine et Soie Réty, entreprise créée par son père, entre 1989 et 1991, pour un montant de 31 millions de francs. Or, à l'époque, la société était lourdement endettée. "A ce stade de l'enquête, on peut remarquer que cette vente d'actions peut avoir servi à masquer le versement de fonds à M. Patrick Balkany, alors président de l'OPDHLM 92" selon un rapport de la PJ de 1998. Ces versements ont été effectués par la société Lecaya, un établissement financier qui garantit l'anonymat à son ayant-droit ou Anstalt. Une société qui, d'après Mr Schuller, appartenait à Mr Balkany. Une partie des fonds qui auraient été détournés serait passée par la société.

Maintenant, les enquêteurs vont se concentrer sur le train de vie des Balkany et voir s'il est en adéquation avec leurs revenus déclarés. Les parquets de Paris et de Nanterre devraient unir leurs efforts pour faire toute la lumière sur cette affaire. Le procureur des Hauts-de-Seine enquête sur la provenance d'une somme de 11000 euros, donnée par Mr Balkany à son chauffeur pour qu'il se rende sur l'île de Saint-Martin. Chose que l'homme politique justifie par une invitation dans sa maison sur place, lors de ses vacances.

Le couple devrait également avoir à répondre d'un emploi soupçonné d'être fictif, celui du "mage" Jean Testanière employé de 2006 à 2010, selon des écoutes téléphoniques.

Patrick Balkany a déjà été condamné à 15 mois de prison pour avoir employé illégalement 3 salariés municipaux pour son propre intérêt. Il serait candidat à sa succession à Levallois-Perret, en 2014.