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Elections régionales : l’extrême gauche se disperse en Ile-de-France

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © flickr - PCF Bourges


Pierre Laurent a décidé de se lancer dans la course aux élections régionales en Ile-de-France. Une candidature qui pourrait porter à trois le nombre de candidats de la gauche radicale lors des élections de décembre.

C’est peu dire que la candidature de Pierre Laurent fait grincer des dents dans les rangs de la gauche radicale. Le sénateur communiste de Paris, qui avait d’abord annoncé qu’il ne se présenterait pas, a finalement choisi de se lancer en passant outre l’avis des autres partis du Front de Gauche.

Cumul des mandats dans le viseur du PG

Au Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon estime que Pierre Laurent, « déjà président de la gauche européenne, du PC et sénateur […], n’a pas compris que si Podemos existe en Espagne, c’est en réaction au fait que l’autre gauche était trop sous l’emprise des communistes ».  Une opinion partagée par Éric Coquerel, fraichement désigné pour représenter le Parti de Gauche lors des élections régionales en Ile-de-France. « Au moment où nous citons sans cesse Podemos, la meilleure solution ne consiste pas à choisir quelqu’un qui est déjà sénateur », clame-t-il. « Ce qu’il fait est totalement régressif, critique même un autre dirigeant du PG selon Le Figaro. C’est un aveu de faiblesse, cela veut dire que dans toute l’Ile-de-France, ils n’ont pas un seul autre communiste à proposer ».

« Suicidaire » pour Clémentine Autain

Une autre candidate du Front de Gauche, Clémentine Autain, qui doit représenter le parti « Ensemble » lors des élections régionales, avoue sa « surprise » dans le journal Libération. Elle estime que « cette désignation doit être le fruit d’un processus collectif et non d’un coup de force ». De telles candidatures dispersées pourraient signer la fin du Front de Gauche, ce que Clémentine Autain estime « suicidaire pour tous ». Celle qui souhaitait se présenter en tête de liste pourrait finalement être forcée de rejoindre une autre liste. « Je suis volontaire pour m’engager dans cette campagne […] », rappelle-t-elle, mais « à ce stade, je constate que la candidature en tête de liste de Pierre Laurent et le binôme proposé par le PCF ne font pas consensus. D’ailleurs, avec Ensemble, nous n’avons pas donné notre accord pour une telle configuration ».

Les arguments de Pierre Laurent

Pierre Laurent avait pourtant anticipé ces critiques. « Les communistes m’ont désigné comme leur chef de file car nous estimons possible de construire un projet ‘l’Ile-de-France en commun’ », a-t-il clamé pour expliquer son changement d’avis (il avait d’abord déclaré ne pas vouloir se présenter). Il a également promis de lâcher son mandat de sénateur en cas d’élection au poste de président de région et a invité « l’ensemble du Front de Gauche et toutes les forces disponibles » à le rejoindre balayant ainsi les attaques sur le fait de vouloir faire cavalier seul. D’ailleurs, il a déjà proposé à Clémentine Autain de créer « un duo paritaire ». Des concessions qui n’ont, pour l’heure, pas trouver preneurs…

Six candidats de gauche ?

Une situation inquiétante pour l’ensemble de la gauche alors que Les Républicains et l’UDI ont trouvé un accord pour que Chantal Jouanno (UDI) rejoigne la liste de Valérie Pécresse (LR). EELV ayant repoussé les avances du Front de Gauche et du PS pour lancer Emmanuelle Cosse seule, il pourrait y avoir pas moins de six candidats de gauche dans la région Ile-de-France si aucun consensus n’est trouvé au Front de Gauche : Emmanuelle Cosse pour EELV donc, Claude Bartolone pour le Parti Socialiste, Pierre Laurent pour le PCF, Éric Coquerel pour le PG, Clémentine Autain pour Ensemble et Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière.