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Régionales en Ile-de-France : guerre des mots avant celle des chiffres

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Wikimedia, Capture d'écran I-Télé


Le second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre, s’annonce très serré en Ile-de-France. Pour convaincre les électeurs, Claude Bartolone et Valérie Pécresse se sont lancés dans une guerre des mots… doux.

Lors du second tour des élections régionales, il y aura une triangulaire entre Valérie Pécresse, Claude Bartolone et Wallerand de Saint-Just. Mais l’entre-deux tours ressemble plutôt à un duel entre les deux premiers. Depuis que le premier tour a rendu son verdict, plaçant la liste Les Républicains-UDI-Modem en tête avec 30,51%des suffrages devant celle de l’Union de la gauche (25,19%), l’ancienne ministre et le président de l’Assemblée nationale, se sont livrés à un véritable affrontement par médias interposés.

Les « dérives extrémistes » de la droite

Pour combler son retard, Claude Bartolone a fusionné sa liste avec celle de Pierre Laurent (Front de Gauche-PCF- Ensemble) et d’Emmanuelle Cosse (EELV-Cap21). Lors de sa conférence de presse annonçant cette alliance, Claude Bartolone a lancé une première pique à sa principale adversaire :
 

« La gauche et les écologistes rassemblés ont le devoir  de gagner ces élections régionales en Ile-de-France, […] le devoir de battre la droite, ses dérives extrémistes et son projet de recul des politiques de progrès social, culturel, environnemental. » (à partir d’1’12 sur la vidéo)
 

Les « vieilles ficelles de la vieille politique »

Valérie Pécresse a très peu goûté à cette fusion des listes de gauche et des écologistes, qui risque de la faire perdre lors du second tour puisque leurs scores cumulés atteignent 40% des suffrages. Elle a enchainé les petites phrases assassines au micro d’I-Télé :
 


Pécresse critique l'alliance PS-EELV-PCF


En visite dans les commerces parisiens, l’ancienne ministre a également fait une pierre deux coups, toujours devant les caméras d’I-Télé, en critiquant à la fois la position des écologistes sur la situation des migrants et en s’interrogeant sur celle de Claude Bartolone à ce sujet :


« On va pouvoir voir où sont les points de convergence et les points de divergence. Cous savez que Madame Duflot a dit qu’il fallait que l’Ile-de-France soit le refuge de tous les migrants. Est-ce que c’est le projet de Monsieur Bartolone ? »

« Elle est ringarde »

Claude Bartolone en a remis une couche lors d’une interview pour Le Parisien. Interrogé sur Valérie Pécresse qui considère que « Claude Bartolone et François Hollande, c’est « vieux politique et hausse d’impôts » », l’ancien président de Seine-Saint-Denis a répliqué :
 

« Elle est ringarde. Qu’est-ce qui est la vieille politique ? Le zigzag idéologique ou un accord sur des valeurs ? […] Oui je donne la parole à mes alliés. Pas Madame Pécresse. Je constate que Madame Jouanno et les idées centristes ont disparu. »

Et le FN dans tout ça ?

Lors de sa conférence de presse, Claude Bartolone n’a pas oublié le Front National et « le venin qu’il représente pour la cohésion de notre Région ». Quant à Valérie Pécresse, elle s’est faite plus discrète et déploie ses forces dans la bataille gauche/droite.
 

Wallerand de Saint-Just,  qui a obtenu 18,41% des voix au premier tour, se contente d’observer ce duel à distance. Interrogé par Public Sénat, il est « persuadé de progresser entre les deux tours » et d’incarner « l’opposition ». Il en profite tout de même pour rappeler les « dangers que font peser la fausse gauche et la fausse droite », et reste donc dans l’habituelle critique de deux principaux partis d’Ile-de-France.

La guerre des chiffres ?

Dans cette bataille de « mots doux » et autres attaques personnelles se cache un duel politique très serré. Selon un sondage Odoxa* pour Le Parisien et BFM TV, Valérie Pécresse obtiendrait 42% des suffrages au second tour, contre 40% pour Claude Bartolone (et 18% pour Wallerand de Saint-Just). La marge d’erreur de plus ou moins trois points rend donc impossible la désignation d’un futur vainqueur.
 

Preuve que le scrutin est indécis, un autre sondage Elabe** pour Les Echos et Radio classique cette fois, donne Claude Bartolone vainqueur avec 41,5% des voix contre 41% pour Valérie Pécresse. La guerre des mots va laisser place à celle des chiffres dimanche prochain. A moins que celle-ci n’ait déjà commencé… dans les sondages.
 

 

*Enquête réalisée en ligne les 6 et 7 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 1 200 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.

** Enquête réalisée en ligne du 7 au 9 décembre 2015 auprès d'un échantillon de 905 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.