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Projet du Grand Paris : les sénateurs torpillent peu à peu le texte de Lebranchu

Publié le  Par Gaspar S.

Crédit image © Parti socialiste - flickr


Le 3 juin, les sénateurs ont adopté une batterie d'amendements supprimant des articles portant sur l'organisation de l'Ile-de-France et liés au projet du Grand Paris.

«Une impression de solitude.» C'est le sentiment de Marylise Lebranchu tel qu'elle l'a elle-même résumé en sortie de séance au palais du Luxembourg. La ministre de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation a de nouveau été mise en minorité lors de l'examen de son projet de loi par le Sénat. Ainsi, le 3 juin, les élus ont rejeté l'idée d'une création d'une métropole parisienne.

 

Le vendredi 31 mai, une alliance de fortune entre sénateurs UMP et communistes avait déjà désossé le Pacte de gouvernance territoriale. Sur l'organisation de Paris et du département d'Ile-de-France, élus UMP et CRC (Communistes) ont de nouveau voté de concert. Le soutien de quelques centristes a entraîné la mise en minorité des socialistes et des verts, seuls défenseurs du texte de Marylise Lebranchu.

 

«Monstre bureaucratique»

 

Les élus du Luxembourg ont ainsi supprimé l'article du texte portant sur les intercommunalités des départements de la petite couronne par 161 voix contre 156. Ils ont aussi rejeté l'idée de la création d'une grande métropole parisienne qui aurait rassemblée la ville de Paris et ses intercommunalités.

 

L'UMP reproche avant tout au texte de renforcer le mille-feuille administratif en créant de «nouvelles strates» dans l'organisation de la région parisienne. «Ce projet donnerait naissance à un nouveau monstre bureaucratique», s'est ainsi inquiété le sénateur des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, dans un communiqué.

 

Pour les communistes, le projet gouvernemental va perturber l'équilibre territorial déjà en place : «Des coopérations existent au sein de syndicats, pour les transports, les déchets... pourquoi tout chambouler ? N'obligeons pas les communes à achever à marche forcée la carte intercommunale», a

déclaré Christian Favier pour le compte du PC.

 

«Conservateurs de droite comme de gauche»...

 

La ministre de la Décentralisation, à l'origine du projet de loi, a publié un communiqué dans lequel elle dit «[regretter] que la création de la métropole de Paris ait été rejetée par le Sénat en première lecture à cause d’une alliance de circonstance».

 

«Ce rejet du Sénat, qui ne propose aucune alternative, risque de faire perdre, de nouveau, un temps précieux aux habitants d’Ile-de-France, déjà largement pénalisés par le manque de logements, la précarité énergétique et les écarts de richesses d’une commune à l’autre», assure Marylise Lebranchu.

 

Le 4 juin, Europe Ecologie - Les Verts, autre soutien du texte gouvernemental, a fustigé les «conservateurs de droite comme de gauche [qui ont] empêché toute discussion». Mais le parti écologiste critique également «la faiblesse de la proposition du gouvernement, tant au niveau démocratique qu'au niveau de la nécessaire simplification des institutions»

 

«Les écologistes considèrent que les enjeux métropolitains d'aménagement du territoire, de logement, de transport, d'environnement et de développement économique ne peuvent se traiter en Ile-de-France qu'à l'échelle de la Région. Sans cela, une métropole centrale aux compétences élargies ne ferait que couper la région en deux en opposant citoyens du centre et citoyens de seconde zone», rappelle le communiqué EELV.