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Paris : les prostituées manifestent mais la loi est votée

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Strass


A Paris, les prostituées manifestaient ce mercredi 6 contre la pénalisation des clients mais la loi a été votée.

Le projet de loi pénalisant les client(e)s de la prostitution a été voté mercredi 6 avril à l'Assemblée nationale, à Paris par 64 voix contre 12. Les prostitué(e)s manifestaient le même jour à 13 heures au départ des Invalides. 

 

Le texte voté en dernière lecture à l'Assemblée prévoit l’interdiction de l’achat d’actes sexuels, sanctionné par une amende de 1 500 €, jusqu’à 3 500 € en récidive. Il fait débat et a été soumis aux élus il y a trois ans, fin 2013. Les députés étaient pour la pénalisation, les sénateurs étaient contre et la commission mixte paritaire n'était pas parvenue à trouver un accord.

 

Les associations de défense des intérêts des prostitué(e)s craignent une précarisation des personnes concernées, malgré un volet réinsertion comprenant des mesures d'accompagnement social. Cela, c'est pour celles qui veulent sortir de la prostitution. Pour les professionnel(le)s, on note l'abandon de la contravention pour « racolage passif », instituée en 2003, Nicolas Sarkozy étant ministre de l'Intérieur.

 

A 13 heures métro Invalides
 

Le Strass (Syndicat du travail sexuel), Médecins du Monde, le collectif Droits et prostitution, ActUp et d'autres associations appellaient au rassemblement des prostitué(e)s le mercredi 6 avril au métro Invalides, à Paris, « contre la pénalisation des clients des travailleur(se)s sexuels ».

S. du Syndicat du travail sexuel,  déclarait deux heures avant la manifestation :

"On se battait déjà pour éviter que des putes se fassent expulser, pour qu'elles connaissent leurs droits, on a maintenu une permanence juridique hebdomadaire du Strass. Là, on se bat pour ne pas crever !"

 

Sur la page Facebook du Strass, Cécile Lhuillier explique :
 

«  Cette loi ne comporte aucune mesure bénéfique pour les travailleurSEs du sexe et, au prétexte de les "protéger", va les exposer un peu plus aux violences, celles des réseaux et celles de la police, à l'isolement, et les éloigner des structures de santé, de soin et de dépistage et entraver leur accès au droit ».

 

Sur BFMTV, la députée Maud Olivier (Parti socialiste), à l'origine du texte, déclarait que 90 % des prostituées n'ont pas fait le choix de cette activité et qu'avec la loi, elles seraient vues « comme des victimes et non plus comme des délinquantes ». A quoi le Strass a répondu que certaines recherchent déjà des intermédiaires pour les mettre en contact avec des clients. De fait, la pénalisation des prostitué(e)s ou des clients oblige les deux contractants à se cacher.