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Les trans ne sont pas content(e)s

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Existrans


Ils et elles manifesteront en tête de la Gay Pride le 2 juillet. Le changement d'état civil aurait dû être facilité. Il ne l'est pas. Colère...

Ils ou elles venaient d'obtenir une loi, votée le 19 mai, permettant de changer d'état-civil plus facilement. Alors pourquoi cette colère ?
 

L'hebdomadaire Marianne l'explique :

« D'une procédure gratuite devant un procureur de la République et basée sur "l'autodétermination du demandeur", "sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d'autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale", l'amendement finalement adopté impose de passer devant un tribunal et la fourniture de preuves. »


C'était simple, ça ne l'est plus parce que la personne qui veut changer de sexe (et qui ne représente quand même pas la majeure partie des transexuels : les estimations varient de 1 sur 2.500 à 1 sur 250) devra donc apporter des preuves au tribunal.
 

Que va-ton leur demander, qui n'était pas prévu ?

se présenter publiquement comme appartenant au sexe revendiqué être connu, sous le sexe revendiqué, de son entourage avoir déjà obtenu le changement de son prénom avoir l'apparence physique du sexe revendiqué par l'effet d'un ou plusieurs traitements médicaux.
 

(dessin Fonzybanana)

 

Or, ce que réclament les militants de la cause transgenre, c'est de pouvoir changer de sexe en informant simplement l'état-civil de leur volonté, sans passer devant le tribunal, sans avoir à apporter la preuve -y compris médicale- d'un processus irréversible.


Un groupe d'associations (Acthe, En Trans, Le Jardin des T, Inter-LGBT, FSGL, Lesbian and Gay Pride de Lyon, Prendre Corps) s'insurge dans un communiqué :

« Alors que l’absence de changement d’état-civil est la première cause de discrimination des personnes trans, voilà qui va continuer à exposer leur vie privée et à les empêcher d’accéder, notamment, à un logement, à un emploi, à des soins pendant des années, et même à vie pour celles et ceux qui ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas subir de très lourdes chirurgies. »


Erwann Binet, le député socialiste auteur des amendements controversés, s'en explique dans Marianne. Pour lui, l'état d'esprit de la loi n'a pas changé et le recours au juge est logique.
 

La "Marche des fiertés" 2016 aura lieu le 2 juillet à Paris (photo Inter-LGBT).


En tête de la gay pride
 

On notera que le mouvement LGBT (lesbiennes, gay, bi et trans) a décidé que les trans seraient en tête de la Gay Pride ou Marche des fiertés, le 2 juillet de 14 heures à  Montparnasse jusqu'à la place de la Bastille (et pas place de la République pour cause d'animation sur l'Euro de football).


Sur le même sujet mais plus anecdotique, la Mairie de Paris a fait savoir qu'elle rendrait un hommage à Coccinelle, artiste transgenre (1931-2006), né Jacques Dufresnoy, devenue Jacqueline après une opération (une première), célèbre meneuse de revue des années 50-60, réapparue dans les années 80. Une plaque devrait être posée du côté du cabaret Madame Arthur.

Sur le même sujet : http://quebec.huffingtonpost.ca/jon-ralston/ma-fille-est-devenue-mon-fils_b_10242298.html?ncid=fcbklnkcahpmg00000009