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La réponse des Femen à Catherine Deneuve

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Femen


Les Femen ne sont pas d'accord avec la tribune anti-#MeToo signée par 100 personnes dont Catherine Deneuve. "Nos avis divergent et dix verges, ça fait beaucoup", soulignent-elles.

Voici le texte des Femen, intitulé "La Fin des dinosaures", publié sur leur page Facebook.

LA FIN DES DINOSAURES ! 

« Dans une tribune dans le journal #LeMonde que nous avions initialement pris pour un sketch quelque peu comique, des femmes célèbres se sont mises en tête de nous expliquer la vie, la vraie, à nous féministes radicales, et osons le dire à leur place pour compléter le tableau, misandre. 

C. #Millet en tête, nous accuse de déclarer la guerre aux hommes et de nous comporter en « chochotte ». Il est suggéré que les victimes de viol le sont parce qu'elles ne savent parfois pas prendre sur elles. Elle va plus loin dans une interview à #FranceInter en exprimant son regret de ne pas avoir été violée, non pour le plaisir qu'elle espère y trouver, mais pour prouver que ce n'est pas si grave.

« C. Millet a parfaitement le droit d'envisager sa sexualité sous un angle plus ou moins masochiste, aucune d'entre nous ne lui interdira, mais, qu'elle fasse la morale aux victimes réelles de viol est consternant.

Elle s'en remet à la conception pascalienne désuète du corps déconnecté de l'esprit. Depuis le siècle dernier et les apports de la science, nous savons que c'est l'inverse qui prévaut. 
Certes, si on tient réellement à se plier à sa vision, il y a une certaine similitude mécanique entre un viol et un rapport sexuel consenti, mais justement, ni l'un ni l'autre ne sont des actes purement mécaniques, aucun n'est déconnecté de l'esprit.
Fracture générationnelle ou divergences de point de vue ? 

« L'autre accusation est celle d'un retour à l'ordre moral, au puritanisme le plus réactionnaire. 
Ne plus taire les viols et les agressions est dans leur bouche assimilé à une prohibition de la séduction. 
L'homme qu'elles évoquent est sans nuances, il est un chasseur rustre qui n'exprime son attirance qu'à travers des comportements rudes et légèrement insistant. Comprenez, l'homme est un grand enfant qui ne sait pas se canaliser. »

 

« Nos perceptions des rapports hommes-femmes divergent sévèrement (et dix verges ça fait beaucoup ainsi que le disait Desproges...). S'il se peut que parmi les voix qui se font entendre, il s'en trouve qui soient portées par un élan puritain, c'est que nous sommes à l'aube d'un changement majeur. Nous n'ignorons pas cette dangereuse tentation, nous ne sommes ni plus sottes, ni plus inconscientes qu'elles. Nous avons toujours prôné une totale liberté des mœurs, le viol n'en fait pas partie.

« Nous n'avons pas besoin de leurs attitudes maternelles et infantilisantes à notre égard. Nous dénonçons moins pour nous plaindre ou nous victimiser comme elles disent, que pour faire prendre conscience des agissements de certains hommes (notez mesdames l'emploi l'utilisation du déterminant indéfinis qui de fait évitent l'amalgame : tous les hommes) envers les femmes. 

« Nous voulons simplement (la simplicité n'est-ce pas ce qu'il y a de plus difficile à atteindre ?) que les règles du jeu soient les mêmes pour tous et toutes, qu'un refus même poli ne doit pas être autrement interprété, qu'un non catégorique ne soit pas l'excuse aux insultes et parfois aux coups. Nous voulons en libérant notre parole faire que les rapports entre les deux sexes ne reposent pas sur la méfiance ou la crainte.

« Déjà, cette parole clamée haut et fort a fait prendre conscience à certains hommes des conséquences de comportements qu'ils jugeaient jusque là anodins, c'est un pas vers une meilleure communication entre hommes et femmes. En aucun cas nous ne voulons de revanche, dommage que ces dames figées dans une époque que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, ne veillent pas saisir cette nuance. Il n'y a pas pire misogynie que celle exprimée de femmes envers d'autres femmes.

« En cette période de célébration du centenaire de la naissance de Simone de #Beauvoir, ses paroles résonnent avec une force non démentie : on naît pas femme on le devient.
« La liberté sexuelle est belle ! Elle commence là où il y a traitement d’égal à égal et consentement mutuel, peu importe les pratiques sexuelles. La liberté sexuelle n’est en rien se résigner à recevoir des mains aux fesses ou des baisers non désirés ! »