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En violet contre les violences conjugales

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © NousToutes


La manifestation initiée par le collectif Noustoutes contre les violences conjugales et les féminicides partira à 14 heures de la place de l'Opéra, ce samedi 23 novembre.

La préparation de la manif.

 

La manifestation de Noustoutes rassemble une quarantaine d'associations, partis politiques, organisations diverses. Elle ira à 14 heures d'Opéra vers République, Bastille puis Nation. D'autres manifestations  similaires auront lieu dans 70 villes (carte ci-dessous). Le nombre de femmes tuées lors de violences conjugales a atteint 130 pour l'année 2019. On lira des témoignages dans L'Alsace ou Le Populaire.

L'Alsace :


Marie était enceinte quand les coups ont commencé à pleuvoir. « J’ai cassé un robinet dans la salle de bain, il y avait une fuite, ça ne lui a pas plu, alors il m’a donné une claque. Après il s’est excusé en me disant que c’était parti tout seul. » Mais ce n’était que le début d’une longue série de violences physiques. La grossesse de Marie a été « un enfer ». « J’ai été souvent hospitalisée, je faisais de l’hypertension. Il n’est jamais venu me voir à l’hôpital. Il me faisait dormir sur un lit de camp. Un mois avant d’accoucher, je devais passer la tondeuse, je devais tout faire. » Le bébé est né. Il a fallu moins d’une semaine pour que lui aussi subisse indirectement la violence de son père. « Dans la salle de bain, il m’a visée avec une bouteille de shampooing, mais c’est le petit qui l’a reçue sur la table à langer. Il me tapait dessus tout le temps. » Les premiers temps, Marie n’a rien laissé paraître à son entourage. « Je mentais à mes parents. Vous comprenez, lui, il avait tout, il travaillait. Moi je n’avais rien. Et surtout il menaçait de me retirer mon bébé. Ces personnes-là savent y faire : quand on est sous leur emprise, on ne peut pas partir. »


Le Populaire : 


La terreur, Angélique aussi y a été confrontée. « Les coups sont arrivés après un an et demi de relation alors que j’étais enceinte de six mois et demi. J’attendais des jumeaux. Un soir, on s’est disputé, je ne sais même plus pourquoi. Je suis allée bouder dans le salon et ça l’a mis hors de lui. Il m’a soulevée par les cheveux, mis deux claques et jeté dans le canapé. J’ai très vite compris que je ne pourrais pas m’en sortir, je me suis dit : “tu es foutue, tu es enceinte, il a des droits sur nos enfants, tu ne pourras pas t’échapper…” J’aurais dû faire attention aux signes, parfois il jetait un cendrier à travers la pièce ou débarrassait la table en balançant tout par terre », se souvient-elle. Au fil des mois, des années, insidieusement la solitude s’installe, et puis la honte...