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La Roya : Cédric Herrou interpellé

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


Le militant Cédric Herrou, actif depuis des années dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), a été interpellé ce mercredi soir par la gendarmerie. Motif : "aide à la circulation ou au séjour irrégulier d'étrangers".

Comme on lui a un temps laissé son téléphone portable, Cédric Herrou a envoyé lui-même des images de son interpellation sur Twitter...

 

 

Nous sommes actuellement bloqués par la gendarmerie, contrôle au faciès en #Roya pic.twitter.com/oGz0f00fKZ

— Cédric Herrou (@CedricHerrou) March 20, 2024

 

Cédric Herrou circulait dans un fourgon. Il allait travailler aux champs, explique-t-on. Avec lui, des compagnons Emmaüs, au nombre de trois, et deux bénévoles belges, selon sa compagne Marion Gachet, relate Libération. Elle publie un peu plus tard les annonces de la préfecture des Alpes-Maritimes...

 

Parmi les deux compagnons Emmaüs, un Gambien et un Mauritanien ont été placés en rétention administrative, leur situation n'étant pas régulière en France. L'un d'eux vivrait à la communauté avec son épouse et quatre enfants.

 

 

Contrôle routier ou contrôle contre l'immigration clandestine ? La préfecture ne sait plus.
Nous demandons la libération immédiate des compagnons #Emmaüs #Roya
Et accessoirement celle de Cédric pic.twitter.com/ZjmdMXO74h

— Cédric Herrou (@CedricHerrou) March 20, 2024

 

Vers un nouveau classement sans suite ?

 

Cédric Herrou s'est rendu célèbre pour son aide aux migrants arrivant d'Italie. Il a même été condamné, en 2017, à quatre mois de prison avec sursis. Il avait transporté 200 personnes de la frontière à son domicile et organisé un camp d'accueil. Libération explique la suite juridique donnée à cette affaire... Cédric Herrou a obtenu l'annulation de cette condamnation.

 

Avec un autre militant, il a alors saisi le Conseil constitutionnel sur le «délit de solidarité» dont ils s’estimaient victimes. Cette démarche a abouti à une décision historique en juillet 2018, les "Sages" ayant consacré "la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national", et donc le "principe de fraternité". Par la suite, le Parlement a dû modifier la loi pour désormais protéger des poursuites les personnes prodiguant une aide au "séjour" et à la "circulation" des migrants – mais non à leur "entrée" sur le territoire – si elle est apportée "sans contrepartie" et "dans un but exclusivement humanitaire".  

 

Ici, les compagnons étrangers étant déclarés, il est vraisemblable que Cédric Herrou, lui, ne risque rien. Mais les deux étrangers pourraient être expulsés.