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Trafic de viande : du cheval impropre à la consommation dans les boucheries

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Bruno Parmentier - flickr


Une opération de gendarmerie a été lancée ce lundi dans 11 départements français. Une vingtaine d’interpellations était prévue. Des chevaux cobayes de laboratoire auraient été revendus puis abattus avant que la viande soit distribuée aux bouchers.

Presque un an après le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes, les canassons sont de nouveau au cœur d’une polémique sanitaire. Cette fois, pas de tromperie commerciale autour du spécimen animalier, mais de son origine. Des chevaux utilisés pour des tests médicaux et des tests de vaccins dans les laboratoires Sanofi-Pasteur auraient été achetés par un marchand de chevaux qui les revendait lui-même à un boucher grossiste de Narbonne (Aude), soupçonné d’être l’organisateur du trafic. La viande était ensuite distribuée à des bouchers français et espagnols. Les policiers procèdent à plusieurs interpellations dans le Sud de la France, notamment en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-D’azur et Midi-Pyrénées.

50 000€ de bénéfice

« D’autres chevaux, issus de centres équestres ou de particuliers, traités avec des anti-inflammatoires et des antibiotiques, donc illicites à la consommation, ont également été remis dans la chaîne alimentaire », précise France 3. Près de 200 chevaux seraient concernés par le trafic organisé entre 2010 et 2012. Achetée seulement 10 € pièce, la bête était revendue entre 200€ et 300€. L’intermédiaire aurait ainsi récolté près de 50 000 € euros en 2 ans. Le boucher de Narbonne, lui, a été interpellé ce matin avant que les policiers ne l’emmènent sur le site des abattoirs concernés et dans les bureaux de l’entreprise.

Laboratoires abusés ?

Les laboratoires pharmaceutiques Sanofi-Pasteur ont précisé que le site d’Alba-la-Romaine, qui vendait ces chevaux, le faisait en toute transparence, avec la mention « abattage interdit pour la consommation humaine. » Par ailleurs, l’entreprise précise que les équidés servant à fabriquer des médicaments, « ne présentent pas de danger pour la consommation humaine. » Si l’entreprise « prend note de la possible fraude », elle indique qu’elle a « collaboré à l’enquête de gendarmerie. »
 

En revanche, l’intermédiaire et le boucher grossiste pourraient rapidement être écroués. Les enquêteurs ont découvert la mise en place d’un véritable réseau pour falsifier les documents et en fabriquer des faux. Le ministre de l’Economie solidaire et de la consommation Benoît Hamon a réagi a sur la radio RTL. Selon lui, « la vigilance est toujours de mise dans la commercialisation de la viande de cheval » et « les services viande et poisson sont sous surveillance, pour redonner de la confiance en ce que l’on mange. » Pas sûr que cette nouvelle polémique rassure véritablement les consommateurs.