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Ecologie : le viticulteur bio condamné pour avoir refusé les pesticides

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Bruno Parmentier - flickr


Le viticulteur bio qui avait refusé d’utiliser des pesticides dont l’utilisation était rendu obligatoire par un arrêté, a été jugé coupable. Il a écopé d’une amende de 1000 euros, dont 500 avec sursis mais va faire appel.

L’amende est légère mais la condamnation est bien là. Lundi 7 avril, le viticulteur bio Emmanuel Giboulot, qui n’avait pas respecté l’arrêté préfectoral l’obligeant à traiter ses 10 hectares contre une maladie de la vigne, a été condamné à 1 000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, par le tribunal correctionnel de Dijon. L’accusé et son avocat vont faire appel de cette décision.
 

« Je ne me sens pas du tout coupable, c’est intolérable aujourd’hui d’être obligé de se masquer, d’être dans la peur quand on assume une position », a déclaré l’agriculteur à l’issue de sa condamnation, devant la presse et près de 120 personnes venues le soutenir.

Imposer les pesticides

En 2013, Emmanuel Giboulot avait refusé d’utiliser des pesticides contre la flavescence dorée, une maladie très contagieuse et mortelle pour la vigne, malgré l’arrêté préfectoral du 7 juin qui imposait le traitement aux viticulteurs de Côte-d’Or. Ce refus l’exposait à une peine allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Mais lors du procès le 24 février, la procureure Jeanne Delatronchette, avait requis à son encontre une amende de 1000 euros dont la moitié avec sursis.
 

Le viticulteur de chardonnay et de pinot noir expliquait son choix par le fait que « le pesticide [le Pyrevert] aurait détruit la cicadelle, l’insecte vecteur de la maladie, mais aussi une partie de la faune auxiliaire sur laquelle je m’appuie pour réguler l’écosystème de mon vignoble ». Son avocat, Me Benoist Busson, plaidait la relaxe dénonçant un arrêté « illégal ». « Dans le doute, on impose un traitement qui porte atteinte à l’environnement et à la santé des hommes dans l’ensemble d’un département et pas seulement sur les communes touchées. Le principe de précaution est complètement dévoyé », arguait-il au moment du procès.
 

A lire : Un viticulteur bio jugé pour avoir refusé d'utiliser un insecticide
 

Trois ceps de vigne s’étaient révélés contaminés dans le département suite à des examens en octobre 2013. "L'analyse de risque [s'était] avérée juste", jugeait alors la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) justifiant ainsi la nécessité de l’arrêté préfectoral.