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Deux sympathisants de la LDJ condamnés pour avoir attaqué un juif antisioniste

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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En 2012, les deux individus avaient jeté une bombe artisanale, sans faire de dégâts, près la voiture d’un juif qui avait critiqué la politique israélienne sur son blog. Ils ont écopé de 6 et 10 mois

Une condamnation qui tombe au mauvais moment pour la Ligue de Défense Juive (LDJ). Alors que l’Observatoire national contre l’islamophobie a demandé la dissolution du mouvement, qui réuni de jeunes juifs radicaux, deux de ses sympathisants viennent d’écoper d’une condamnation à de la prison ferme.

Attaque à la bombe artisanale

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 2012, la voiture d’un juif antisioniste a été visée par une bombe artisanale à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). L’attaque n’a pas fait de dégâts mais des tags « LDJ » et une étoile de David avaient été inscrits sur le véhicule. La victime, Jonathan Moadab, est le cofondateur du blog Les Cercle des volontaires qui avait publié en juin 2012 un article critiquant la politique israélienne et « la nébuleuse sioniste française ».
 

L’homme avait expliqué avoir reçu des menaces, quelques mois plus tôt, de la part des membres de la LDJ, une organisation présentée comme « une milice » par l’avocate de Jonathan Moadab. Il avait également reçu, par des appels téléphoniques anonymes, des menaces de mort le visant, lui et sa famille.

Quatre jeunes identifiés

Lors de l’enquête, qui a duré plusieurs mois, quatre jeunes ont été identifiés, notamment grâce à la vidéosurveillance et des écoutes téléphoniques, comme étant les auteurs de l’attaque. Parmi eux, un jeune homme de 21 ans, membre de la LDJ à l’époque, a été condamné le 20 juin 2014 à 10 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Versailles pour avoir notamment élaboré et lancé l’engin explosif. Durant son audition, il avait expliqué son geste par le fait que Jonathan Moadab était « propalestinien » et avait fait part de son intention de quitter la LDJ. Un autre jeune homme, âgé lui de 24 ans, a écopé de 6 mois de prison ferme pour complicité. Deux autres personnes, mineures, ont été renvoyées devant le tribunal pour enfants.

La LDJ, cible des critiques

Cette condamnation intervient alors qu’elle fait l’objet d’une demande de dissolution par l’Observatoire national contre l’islamophobie, composante du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui la décrit comme une « association extrémiste, raciste et qui pratique la violence ». L’avocate de Jonathan Moadab a expliqué que l’organisation ne veut « pas entendre de voix juive divergente au soutien inconditionnel à la politique israélienne ».
 

La LDJ est également au cœur d’une polémique depuis les affrontements qui se sont produit rue de la Roquette, en marge d’une manifestation propalestinienne. Certains manifestants et organisateurs accusent les membres de la LDJ de s’être posté au milieu de la manifestation pour insulter les manifestants et ainsi provoquer des affrontements.
 

Dans plusieurs pays, dont Israël et les Etats-Unis, la LDJ est d’ailleurs interdite. La raison : l’association est une émanation de la Jewish Defense League, un groupe qualifié de « groupe terroriste » par le FBI depuis 2001. Mais en France, pour le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, « les pouvoirs publics ne la dénoncent pas avec force » alors même qu’elle « pratique la ‘ratonnade’ », c'est-à-dire des violences physiques à l’encontre des Maghrébins.