Mouvement des buralistes à Paris : ''Nous voulons mobiliser au moins 200 personnes''
Publié le Par Gaspar S.
Les buralistes se mobilisent ce 22 mai à Barbès (XVIIIe arr.). Ils reprochent au gouvernement les hausses de la fiscalité sur le tabac. Celles-ci ''provoquent une accentuation de la contrebande'' selon le président de la Fédération des buralistes de Paris.
Les buralistes sont inquiets. Le gouvernement a confirmé au début du mois de mai une nouvelle hausse de la fiscalité sur le tabac pour le mois de juillet. L'augmentation effective des prix des cigarettes sera fonction de la réaction des fabricants. Quoiqu'il en soit, les buralistes – déjà dans une situation difficile – réclament un moratoire sur le prix du tabac.
Ce 22 mai, ils se mobilisent partout en France et notamment à Paris. Le rendez-vous aura lieu en fin d'après-midi dans le quartier de Barbès, dans le XVIIIe arrondissement. Contacté par Parisdépêches.fr, Gérard Bohélay, patron de la Fédération des buralistes de Paris - Ile-de-France, espère que le mouvement sera suivi. «J'espère bien mobiliser au moins 200 personnes, assure-t-il, même si ce sera difficile car les buralistes doivent bien sûr tenir leur commerce.»
Trafic et fiscalité, «les deux problèmes sont liés»
Selon, Gérard Bohélay, «Barbès est un lieu symbolique» car il est particulièrement touché par le trafic. Mais «le quartier n'est pas du tout le seul touché par la contrebande à Paris : par exemple, il y a un trafic très important à Saint-Michel» rappelle-t-il. Barbès reste cependant «le plus gros bureau de tabac à ciel ouvert de France», selon le président de la confédération des buralistes.
Questionné sur la priorité à donner à la lutte contre le trafic ou au combat contre la hausse de la fiscalité, le président de la Fédération des buralistes de Paris répond : «Les deux causes sont liées. Le trafic se nourrit évidement de la hausse des taxes sur les débiteurs de tabac légaux. Cette situation n'est plus possible.» Cependant, les espoirs du syndicaliste sont minces : «Pour l'instant, le gouvernement n'a pas répondu à nos attentes.»
Un moratoire sur le prix du tabac
Pour la première fois depuis 2004, le marché des cigarettes a baissé de 2,5 % au premier trimestre 2013 par rapport à la même période de l'année précédente – soit le premier trimestre 2012. La grogne des buralistes ne se limite pas à Paris. Dans plusieurs villes de France, les débiteurs de tabac sont appelés à se rassembler pour obtenir un moratoire. Certes, la contrebande est dénoncée mais c'est également la concurrence des pays frontaliers qui inquiète les buralistes.
«Cette mobilisation fera parler de notre situation pendant quelques temps mais je ne pense pas qu'elle change beaucoup de choses», explique ce salarié d'un bureau de tabac du XIIIe arrondissement. «Il y aura toujours du trafic», assure-t-il pessimiste. «Nos clients peuvent être fidéliser par la qualité du service», assure cette autre buraliste du Ve arrondissement.