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Livres : une loi anti-Amazon votée par le Sénat

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © Flickr de Scottish Government


Ce projet de loi, voté à l'unanimité par les sénateurs le 8 janvier, doit protéger les librairies françaises en réduisant l'avantage concurrentiel du géant de l'internet, Amazon.

 La loi anti-Amazon, initié par des députés UMP a été donc votée à l'unanimité au Parlement. Elle ne contient qu'un seul article, qui interdit à tout vendeur de cumuler le rabais de 5%, décidé par l'éditeur, et la gratuité des frais de port, ce que pratique actuellement Amazon. Adoptée par les sénateurs, elle devrait repartir pour une seconde lecture à l'Assemblée Nationale.

Ce vote a été salué par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, sur Twitter : "Vote à l'unanimité au Sénat de la loi sur l'encadrement de la vente de livres en ligne, et le contrat d'édition numérique ".

Pour les libraires français, un soulagement.

Cette loi était attendue de pied ferme par tous les libraires de l'Hexagone, qui dénoncent depuis longtemps le "dumping" d'Amazon : la gratuité des frais de port, composante importante chez le géant américain, est considérée comme une forme déloyale de concurrence. C'est ce qu'à rappelé la ministre de la Culture lors des débats, pour justifier cette loi qui serait l'" un des éléments du soutien au secteur du livre".

Du côté d'Amazon, on déplore une mesure qui va d'abord pénaliser les consommateurs français, en particulier ceux qui habitent loin des grandes villes, ou qui n'ont pas de magasins à portée.

Cette décision est symbolique : la vente en ligne est devenue le troisième réseau de vente de livre avec 17% de parts de marché derrière la grande distribution et les libraires indépendants. Cette interdiction est vue comme un symbole par ces derniers : "C'est un symbole mais un symbole très puissant quand on voit que la communication d'Amazon ou de Fnac.com tourne essentiellement autour de la gratuité. Il sera pour eux plus difficile de communiquer sur des centimes" selon Guillaume Hesson, délégué général du syndicat de la librairie française (SLF). Le taux de rentabilité reste très faible pour les 3000 librairies indépendantes, entre 0,6 et 2% du chiffre d'affaires.