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L’obsession des républicains pour l’avortement.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Les deux polémiques récentes signées Tod Akin et Tom Smith illustrent la dérive sociétale d'un parti républicain qui se droitise de plus en plus, au détriment des droits des femmes.

 

Deux polémiques en deux semaines illustrent la difficile position des conservateurs américains sur la question de l’avortement. Rendu légal depuis 1973, par la Cour Suprême, aux Etats-Unis, un certain nombre de mesures prises par des états conservateurs ces dernières années mettent en exergue le conservatisme exacerbé des républicains sur cette question qui, en voulant remettre en cause le droit à l’avortement, entendent en réalité atteindre aux droits des femmes.

 

Tod Akin d’abord, Tom Smith ensuite, le programme du parti républicain pour la présidentielle enfin : trois exemples qui montrent la position anti-avortement très forte de ce parti. Ainsi, même en cas de viol ou d’inceste, le programme républicain veut interdire l’avortement. Une position qui conforte les propos de Tod Akin ou Tom Smith. Pour le premier, en cas de viol le corps d’une femme est capable, biologiquement, de stopper la grossesse ; pour le second, une grossesse découlant d’un viol est la même chose qu’un enfant né hors mariage.

 

Déjà en 2004 et 2008 les programmes républicains comportaient une interdiction de l’avortement, signe d’un glissement très à droite du parti républicain depuis quelques années déjà. Autre signe de ce conservatisme : une mesure dans le programme qui prône, comme moyen de contraception pour les femmes, uniquement l’abstinence. « Nous renouvelons notre appel à remplacer les programmes de planning familial pour les ados en augmentant les financements de campagne en faveur de l’abstinence, qui prônent l’abstinence jusqu’au mariage » indique le programme républicain 2012.

 

Pour l’auteure Jill Shaw Ruddock, ces positions rétrogrades adoptées par les conservateurs sont assez simples à expliquer. « Abolir le droit des femmes à l’IVG est une façon de les empêcher de disputer des postes et de siéger aux board d’entreprises qui ont historiquement toujours été occupés par des hommes. Prôner la réinstauration d’une société pro-life est une autre façon de dire : ‘dégagez-moi ces femmes, aujourd’hui et à l’avenir’ ».

 

Autrefois plus connu pour son positionnement modéré sur l’avortement, Mitt Romney est aujourd’hui devenu le chantre d’un anti-avortement qui serait gravé dans le marbre de la constitution américaine. Véritable conviction de sa part ou calcul politique devant un parti qui s’extrémise, la question n’est pas là. En voulant revenir sur un droit durement acquis par les femmes, le candidat conservateur avalise un interventionnisme sociétal exacerbé alors qu’au niveau économique, lui et son parti prônent un dégagement de l’état et une doctrine du « laissez-faire » sans limites. Une contradiction de plus qui prouve l’absence de ligne politique claire de ce parti…