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CDM 2014 : pourquoi la France doit se méfier de la Suisse ?

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image © Flickr - Romain Pittet


La Suisse n’a jamais été une grande nation du football. Pourtant, elle est arrivée au Brésil avec un statut de tête de série. Doté d’une belle génération, elle compte bien tenir son rang d’outsider durant ce Mondial.

La Suisse excelle peut-être  dans le secret bancaire mais éprouve beaucoup plus de difficultés à faire rouler un ballon sur le pré. Dans toute son histoire, les Helvètes n’ont jamais brillé en coupe du Monde ou encore à l’Euro. Ses faits de gloire remontent en 1934, 1938 et 1954 où elle avait échoué en quart de finale. Il faudra attendre quarante ans pour la voir passer à nouveau les poules avec une élimination en huitièmes de finale au mondial américain de 1994, après avoir manqué six tournois d’affilées. En 2006, bis repetita après avoir manqué les mondial 1998 et 2002. Lors d’édition sud-africaine, elle n’avait pas réussi à passer les poules. Pire, elle a même manqué le dernier Euro, en 2012.


Une équipe made in Bundesliga


Et pourtant, les Suisses se sont retrouvés en l’espace de deux ans tête de série à un Mondial. Pourquoi ? Comment ? Que s’est-il passé ? Il est vrai que le classement FIFA a toujours été sujet à débat, mais quand même… Il faut alors jeter un coup d’œil à la campagne de qualification pour mieux comprendre : première de son groupe avec 7 victoires et 3 nuls, elle se qualifie sans trembler dans un groupe qui, il est vrai, n’est pas vraiment difficile avec l’Islande, la Slovénie, la Norvège, l’Albanie et Chypre. Mais la sélection d’Ottmar Hitzfeld – ancien coach du Borussia Dortmund et du Bayern Munich avec qui il a respectivement gagné la Ligue des Champions en 1997 et 2001 – dispose d’un groupe jeune et clinquant, dont les stars se nomment Lichtsteiner, Barnetta, Inler, Behrami, Shaqiri, Drmic ou encore Benaglio et Xhaka. Titulaire chez des seconds couteaux européens, ces Suisses sont issus principalement de trois championnats, dont notamment l’Italie et la Bundesliga.


Le championnat local d’abord avec sept joueurs : Von Bergen (Berne), Stocker (Bâle), Gavranovic (Zürich), Sommer (Bâle, jouera à Mönchengladbach (Allemagne) la saison prochaine), Lang (Grasshopper Zürich), Schär (Bâle), Bürki (Grasshopper Zürich). L’Italie avec cinq joueurs : Inler (Naples), Lichtsteiner (Juventus Turin), Behrami (Naples), Ziegler (Sassuolo), Dzemaili (Naples). Mais surtout l’Allemagne avec neuf joueurs : Barnetta (Francfort), Benaglio (Wolfsburg), Fernandes (Fribourg), Djourou (Hambourg), Shaqiri (Bayern Munich), Xhaka (Mönchengladbach), Rodriguez (Wolfsburg), Mehmedi (Fribourg), Drmic (Nuremberg, jouera la saison prochaine à Leverkusen). Enfin, deux d’entre eux évoluent en Espagne : Senderos (Valence) et Seferovic (Real Sociedad).


Prudente, jeune mais pas inexpérimentée


C’est donc bien évidemment la philosophie allemande qui prédomine dans cette sélection, avec un jeu direct mais aussi très patient. A l’image de l’Italie ? Les Suisses marquent énormément dans le dernier quart d’heure, comme lors de leurs dernières rencontres amicales contre le Pérou (2-0), la Jamaïque (1-0), ou ces derniers matches de qualification contre la Slovénie (1-0) oul’Albanie (1-2.) Ne prenant pas le jeu à leur compte, les Suisses paniquent rarement et sont capables d’infliger un contre assassin  à la moindre erreur de ses adversaires. L’Equateur en a récemment fait les frais, concédant un but à la toute dernière seconde lors du premier match de poule, synonyme de victoire pour la Suisse (2-1), mettant ainsi directement la pression sur les Bleus.


Toutefois ne nous méprenons pas : cette équipe est capable du meilleur comme du pire, aves des absences incroyable. Le 15 novembre dernier, elle est passée totalement à côté de son match amical contre la Corée du Sud (défaite 2-1). Encore dans les têtes, ce 4-4 contre l’Islande à domicile alors que la Suisse menait 4-1. L’équipe reste encore jeune (25,48 en moyenne d’âge, soit la quatrième nation la plus jeune du Mondial) mais pas forcément inexpérimentée (32, 2 sélections en moyenne par joueurs, contre 20 pour la France). Il faudra pour les Bleus être attentifs au duo de récupérateur Behrami-Inler, les percées côté droit du duo Lichtsteiner-Shaqiri et de la pointe Drmic, sensation du dernier championnat de Bundesliga. Bref, méfiance, prudence, mais pas de panique non plus pour les Bleus. Cette Suisse est normalement à sa portée.


Les compositions probables selon L’Equipe :


France : Lloris – Debuchy, Varane, Sakho, Evra – Cabaye, Matuidi, Pogba – Valbuena, Griezmann, Benzema

Suisse : Benaglio – Lichtsteiner, Djourou, Van Bergen, Rodriguez – Behrami, Inler – Shaqiri, Xhaka, Mehmedi - Drmic