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SportHebdo : Martin s’amuse, Jo se lâche et Michel attend

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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Tsonga règle ses comptes. Fourcade s’éclate en biathlon et Platini joue serré. L’actualité sportive vue par Jacques-Henri Digeon.

Souvenirs. C’est toujours le même refrain dans les tirages au sort… Avant, on ergote sur les équipes à éviter pour les Bleus. Pendant le tirage, on souhaite, on redoute, on imagine. Et une fois le tirage établi, on remet ça… Facile, faudra quand même se méfier, ça devrait le faire,  etc… Pour l’Euro 2016, la France semble bien lotie. Encore que… Faut-il d’abord se souvenir que l’Albanie a battu la France en juin à Elbasan (1-0) après avoir fait match nul (1-1) en novembre 2014 à Rennes. Faut-il également préciser que, si elle marque peu, la Roumanie encaisse encore moins (seulement deux buts  en phase éliminatoire). Reste la Suisse étrillée (5-2) par des Bleus euphoriques au Mondial brésilien et qui les jouera en dernière levée du groupe à Lille. Tiens, tiens, Lille, ça ne vous dit rien : décembre 2014, finale de Coupe Davis. D’accord, ça n’a rien à voir. Mais n’oublions pas que parfois l’histoire aime se répéter… et que les Suisses ont gardé un mauvais souvenir du Brésil.

Joueur. 42, c’est le nombre de victoire en Coupe du monde ; 3, c’est le nombre de succès (consécutifs) depuis le début de saison sur cinq épreuves ; 53, c’est son avance en points sur le Norvégien Bjoerndalen, légende du biathlon. Samedi, au lendemain de sa victoire en sprint, Martin Fourcade a récidivé dans la poursuite. Mais s’il a une fois de plus impressionné en comblant les 43 secondes de retard sur ses deux principaux rivaux après le deuxième tir, puis en les poussant à la faute grâce à des derniers tirs très rapides debout, le Pyrénéen s’est surtout bien amusé.  L’Allemand Schempp, refusant de prendre la tête pour assurer le train, Fourcade fit semblant de se tromper de route et d’aller vers la ligne d’arrivée. Déstabilisant non, Il ne lui restait plus qu’à pousser à la faute l’Allemand et le Norvégien Boe dans le dernier tir. « Je n’ai pas joué avec mes adversaires, j’ai joué avec mon biathlon », de Martin Fourcade après sa victoire en poursuite.

Rancoeur. Un an ! Un an qu’il traîne cette rancoeur. Ah ! Ce France –Suisse de Lille en finale de Coupe Davis lui sera longtemps resté en travers de la gorge. Il a fallu une interview à Tennis Magazine  (N° 471) pour que Jo-Wilfried Tsonga se lâche enfin. Comme un remède pour régler ses comptes et exorciser ses démons mais surtout se débarrasser enfin de ce rôle de principal responsable du fiasco lillois. D’abord avec Arnaud Clément, alors capitaine de l’équipe de France, à qui il reproche de l’avoir sélectionné alors qu’il était blessé. Et comme pour se dédouaner, l’actuel 10e mondial explique qu’il ne se voyait pas refuser la sélection parce qu’on n’a pas le droit de refuser une sélection. Deuxième ‘’accusé’, Nicolas Mahut, son partenaire de double, qu’il estime avoir été épargné des critiques. « Noah, lui, ne m’aurait pas sélectionné » dit-il encore, histoire d’affirmer son soutien à la politique sans passe-droits du nouveau sélectionneur. Pas si sûr que ce dernier apprécie…

Exemple. Nulle intention d’en rajouter sur Benzema. Le président Le Graët a tranché : l’attaquant des Bleus sera suspendu jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à ce que la justice tranche à son tour. Deschamps a suivi ‘’son’’ président. Mais cette affaire nous interpelle. Pourquoi lui et pas d’autres. Quels autres ? Nikola Karabatic, meilleur joueur du monde, et son frangin, en appel mais toujours sous le coup d’une condamnation dans l’affaire des paris truqués et toujours sélectionnés en équipe de France de hand-ball. Earvin NGapeth, le ‘’Anelka’’ (tu parles d’un surnom !) du volley bleu qui n’en finit pas de collectionner les dérapages, poursuivi en correctionnelle (audience en février) pour l’agression d’ un agent de la SNCF et récemment mis à pied par son équipe de Modène pour avoir renversé trois personnes en voiture… mais toujours en équipe de France. Que leurs clubs qui ont investi sur leur notoriété sportive et marketing les défendent, soit ! En sport, la morale n’a pas d’odeur. Mais ppour intégrer l’équipe de France, les valeurs humaines devraient prévaloir. En ce sens, le foot a pour une fois donné l’exemple…

Coups francs. La semaine dernière, la note (publiée par le JDD) révélant qu’il y avait bien eu salaire avait remis du baume au cœur de Michel Platini. Sûr de son bon droit, il alla donc plaider sa cause au TAS… avant de prendre un nouveau carton jaune. Du coup, pas de Palais des congrès pour le tirage de l’Euro et une prolongation dont il se serait bien passé. Avant un premier match à rejouer le 21 décembre avec le jugement de la commission d’éthique de la Fifa qui aura auparavant entendu Blatter. En cas de condamnation confirmée, chambre des recours (jusqu’au 5 janvier) ; et si nouvelle condamnation, re-TAS ! Admettons que le TAS le blanchisse cette fois. Platini pourrait alors enfin poser officiellement sa candidature à la présidence du football mondial… à la condition que le comité électoral lui donne le feu vert mais seulement après nouvel avis de… la commission d’éthique ! Terreur des gardiens de but sur les coups de pied arrêtés lorsqu’il était joueur, Platoche va devoir encore ajuster quelques coups francs. Si ça passe, ce sera au millimètre !

Ils ont dit.  « Les histoires ? Depuis que je suis tout petit j’ai des histoires », de Karim Benzema. « C’est beaucoup plus important pour moi de savoir qu’il (Platini) sera à l’Euro que Benzema », de Jacques Lambert, président du CO de l’Euro 2016. « J’aurais dû l’appeler, discuter avec lui et expliquer. Je reconnais qu’on n’a pas été très élégant avec lui », de Jean Gachassin, président de la FFT en parlant d’Arnaud Clément. « C’est un super départ, je ne pouvais rêver mieux », de Dan Carter après son premier match avec le Racing et la victoire (33-3) sur Northampton en Coupe d’Europe. « Tout ce qui ne nous tue pas rend plus fort », d’Alexis Pinturault, disqualifié en slalom à Val d’Isère parce que gêné par un piquet qui descendait aussi la pente. « Il y a des sports qui aident à avoir des maladies de cette sorte, le rugby en fait partie », de Marc Dal Maso, l’ex-international de rugby, qui était entraîneur du Japon pendant le Mondial et qui a révélé être atteint de la maladie de Parkinson. « Je suis comme un fou », d’André-Pierre Gignac, champion du Mexique avec les Tigres de Monterey.