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SportExpress/ Jusqu'où iront-ils...

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

Crédit image © dr


Le football qui brûle, une relance qui enflamme, une disparition qui inquiète, c'est l'actualité du sport vue au travers des mots et des chiffres.

Des mots...

 

Géométrie variable. « Ce n'est même pas une défaite pour le football français. Une défaite, on s'en remet. C'est beaucoup plus profond : un dégoût qui remonte au bord des lèvres (…) constat d'une bêtise crasse... » Montpellier, Nice, Lens, Metz, Angers, Saint-Etienne, et maintenant Lyon ! Comme Vincent Duluc dans son édito de L'Equipe au lendemain du match arrêté Lyon-Marseille, le football français nous inspire la honte. Cette fois, un joueur, Dimitri Payet, touché à la tête par une bouteille d'eau pleine. Heureusement sans gravité. Les huées, les sifflets, les banderoles, les fumigènes et autres objets pyrotechniques, les insultes, les bagarres et règlements de comptes ne leur suffisent plus. Les abrutis, les crétins et autres sans cervelle ont trouvé un nouveau ''jeu'', le jet de projectiles en tous genres (lors d'OM-PSG, Messi a été visé par une batterie de téléphone !). Jusqu'où iront-ils ? On peut, on doit poser la question avec inquiétude.

Alors, bien sûr, il y aura des sanctions, des points perdus, des huis-clos. Et hélas, des polémiques. Comme celle initiée une fois encore par Jean-Michel Aulas, l'influent président à géométrie variable. Après avoir milité pour le retrait de points à la suite des incidents de Nice fin août, contredisant son homologue azuréen (Jean-Pierre Rivière) qui minimisait les faits, le patron lyonnais, sans aucun scrupule, n'a pas hésité à argumenter dimanche soir contre la décision de l'arbitre lâchant même un énigmatique et souffleur de braises « Dommage qu'il n'y ait pas eu de caméras dans le vestiaire marseillais, il y aurait eu des choses à voir. » En clair, ''c'est pas nous, c'est eux''... Alors, on va entendre l'éternel refrain de la responsabilité. Celles des autres bien sûr, mais encore de la Ligue professionnelle et, forcément, des pouvoirs publics. Acteurs, dirigeants et forcément supporteurs (ne pas confondre avec spectateurs) ne sont plus que le reflet de la société sans repère, sans respect et de violence... qui est la leur. Alors qu'on en finisse : les premiers fautifs sont les clubs et leurs dirigeants, obnubilés par la puissance de l'argent et de la réussite et qui en oublient que le football est d'abord un jeu. Et qui ne sont plus capables de fermeté vis à vis de ces groupes d'ultras maîtres des tribunes devenus incontrôlables (et peu contrôlés au guichet...) et qui gangrène un football de clubs en train de brûler.

Une première réunion d'urgence a eu lieu ce mardi avec le ministère des sports et les pouvoirs publics. Elle aura sûrement appris qu'en marge du match de Ligue 2, Dijon-Auxerre, une bagarre générale a eu lieu entre supporteurs dans un bar qu'ils ont saccagé. « Cela a été rapide, même pas trois minutes. Ils ont brûlé une banquette avec un fumigène, ils nous insultaient... », s'est lamenté le patron de l'établissement, rapporte Le Bien Public qui conclut en précisant qu'il n'y a eu aucune interpellation...

 

Aucune protéction rien dégun #OMOL pic.twitter.com/hWBqfY2XYS

— Ultras Marseillais SW (@NeroxYT9) November 21, 2021


Instinct. « Dans ma tête, c'est clair, il faut la tenter. Je m'en sors et je fixe la ligne droite ». La suite, on la connaît : c'est l'action du soir, de la tournée automnale, celle peut-être de l'année, celle qui restera dans les annales, celle à la limite du magique, celle de Romain Ntamack dont la relance et la chevauchée fantastique, allaient faire vibrer le Stade de France et la France du rugby... et relancer les Bleus à la conquête d'une succès plein d'avenir.  « Je suis dos au jeu. Je ne sais pas combien de Néo-Zélandais sont là. Je choisis un côté, j'aurais pu partir de l'autre et tout ça ne serait pas arrivé. C'est l'instinct, l'intuition qu'on peut faire des choses comme ça. » Et des choses comme ça, on en redemande...

 




Clairement dit. « On a besoin de savoir ». Alizé Cornet a été l'une des premières à réagir sur la ''disparition'' de Peng Shuai, tenniswoman chinoise ''disparue'' après avoir révélé l'agression sexuelle dont elle a été victime de la part d'un haut dirigeant de son pays. Mais la numéro un française a son franc-parler et se fiche des conventions. « Le circuit a survécu cette année sans tournée asiatique, ce qui nous rassure sur le fait qu'on arriverait à vivre sans cette tournée chinoise (…) Si, à un moment donné, il faut s'en détacher parce que ça ne colle plus à nos valeurs, il faut le faire... » Voilà qui a le mérite d'être clairement dit dans un monde tennistique trop souvent ouaté. Et au fait, qu'en disent les instances olympiques à deux mois des Jeux d'hiver de Pékin...
 

 


… Et des chiffres



1. Jusqu'à samedi, c'était déjà arrivé huit fois. La dernière, c'était en 2020 avec une défaite face à l'Australie et une, plus surprenante, contre l'Argentine. Depuis donc samedi soir, c'est la neuvième fois de leur histoire que les All Blacks perdent deux matches consécutifs. 29-20 en Irlande et 40-25 au Stade de France. Mais contrairement au ''doublé'' de l'année dernière face à des nations du Sud, cette automne, c'est face à deux Quinze du Nord que le Néo-Zélandais sont tombés. Ils devront s'en souvenir en 2023 à Paris...

11. Au calendrier 2022, le 11 juillet sera le lundi au lendemain de la finale de Wimbledon. A laquelle, il est peu probable que Roger Federer participe. Et pour cause, le Suisse sera près de ses 41 ans et ses lésions méniscales même guéries ne l'autoriseront pas encore à rejouer au sommet. Ce même 11 juillet, ''Rodgeur'' sera en outre sorti du classement ATP. C'est pour quand la tournée d'adieux...

848. C'est le nombre de buts inscrits par Siraba Dembélé. A 34 ans, l'emblématique capitaine des Bleues du hand a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale forte de 291 sélections et de deux titres majeurs, le Mondial 2017 et l'Euro 2018. Il lui aura manqué l'or olympique, n'ayant pu être du voyage à Tokyo après une rupture du tendon d'Achille. Regrets...

6500. C'est, selon, The Guardian, le nombre de travailleurs migrants morts au Qatar dans le cadre des travaux de construction des stades du Mondial 2022. Et, toujours selon le journal britannique, on comptabiliserait douze décès hebdomadaires. Pour l'organisation internationale du travail (OIT), ce serait 50 en 2020 et 500  grièvement blessés. Le Qatar annonce lui... 37 décès ! A chacun sa vérité...

(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, presse régionale, sites internet)