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TourExpress (4)/Les Vikings en conquérants

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

Crédit image © dr


Après trois jours de légende dans les Alpes suivi de la terrible montée de Mende, le Tour vu au travers des mots et des chiffres.

Des mots...

Choix. « On s'est d'abord dit qu'on ne voulait pas le perdre (le Maillot Jaune) puis que si, finalement. On a volontairement ralenti le rythme dans la dernière ascension mais on garde le maillot pour quelques secondes... » Tu veux ou tu veux pas ? En clair, Tadej Pogacar et ses troupes ne savaient pas trop quoi faire de ce maillot. Alors, finalement, il a quand même sprinté à Châtel (9e étape) pour garder onze petites secondes sur l'Allemand Kammal. Nous, on dit qu'il aurait mieux fait de le lâcher, ça lui aurait évité de se faire martyriser par Roglic, Vingegaard et les Jumbo et de se retrouver deux jours plus tôt déshabillé et à deux en haut du Granon. Fallait mieux choisir mon gars...
 

Prévenu. « On voulait laisser partir l'échappée, durcir la course. Plus la course est dure, longtemps, mieux c'est pour moi dans les dernières montées. » Remarquablement protégé et emmené par son équipe, Jonas Vingegaaard s'est rapidement mis dans la peau d'un leader et d'un potentiel vainqueur du Tour. Aussi bien dans les mythiques virages de l'Alpe d'Huez que dans la diabolique ''grimpette'' de Mende, le Danois n'a pas lâché d'un boyau la roue de Pogacar, son désormais challenger. Le double lauréat du Tour est prévenu ...

Libéré. « Je ne vais pas vous mentir, je ne vais pas lâcher Pogacar sur une attaque. Mais il ne pourra pas courir après tout le monde. J'attends ce type de situations. Je sais qu'il fait être patient. » Fort de sa neuvième participation, de trois victoires d'étapes, d'une deuxième (2016) et d'une troisième (2017) places, d'un Maillot à pois (2019), Romain Bardet a abordé ce Tour en bon ''philosophe''. 2e après le Granon, le voilà 4e, à portée de podium. A 31 ans, même s'il n'a plus ses jambes de la vingtaine, l'Auvergnat, libéré du poids de la gagne à tout prix, se fait avant tout plaisir. Alors qui sait...


Romain Bardet (photo Team DSM).


« Quand je me compare à Pogacar ou Van Aert, la première chose que je vois, c'est qu'ils sont plus âgés que moi. » Champion olympique VTT à Tokyo (2020), champion du monde de VTT cross-country (2020) et de cyclo-cross (2022), Tom Pidcock a, pour sa première participation au Tour remporté l'étape la plus prestigieuse en haut de l'Alpe d'Huez. Gabarit de poche, le Britannique sait donc tout faire sur un vélo. Et compte sur sa jeunesse. Cela dit, si Van Aert est à trois ans de la trentaine, Pogacar, lui, n'a qu'un an de plus que Pidcock. Mais sa réflexion en dit long sur son ambition.

… et des chiffres

19. Et de quatre victoires sur le Tour pour Michael Matthews. Vainqueur en solitaire sur le plateau de Mende, l'Australien a pourtant dû attendre cinq ans avant de lever de nouveau les bras sur la Grande Boucle. Son dernier succès, le troisième, datait de 2017. Depuis, il avait collectionné les places d'honneur, les Top 10 comme on dit : 19, pas moins ! L'opiniâtreté est une vertu australienne......

4. Magnus Cort Nielsen, en tournée populaire devant son public avec son maillot à pois, rebelote une fois revenu en France avec en prime une victoire d'étape au sprint à Megève, le moustachu danois a montré la voie à ses compatriotes du peloton. A Mads Pedersen, ex-champion du monde, qui s'est imposé à Saint-Etienne. Et puis, bien sûr, à Jonas Vingegaard, impressionnant dans le Granon et maintenant solide Maillot Jaune. Assurément, les Vikings ont conquis le Tour...

2. Deux minutes et deux secondes. C'est l'avantage de Jonas Vingegaard sur son dauphin. Derrière le Danois, ils sont sept à se tenir en deux minutes et à pouvoir ambitionner le podium final à Paris : Tadej Pogacar, Gerraint Thomas, Romain Bardet, Adam Yates, Nairo Quintana, Louis Meintjes et David Gaudu. Parmi ces sept, les trois premiers nommés ne sont séparés que d'une quarantaines de secondes : Pogacar à 2'22, Thomas à 2'43 et Bardet à 3'01. Ca va chauffer dans les Pyrénées...

0. Avant d'aborder la troisième semaine, le bilan français est toujours vierge. Aucune victoire d'étape. Tout juste peut-on s'enorgueillir du succès en solitaire de Bob Jungels aux Portes du Soleil (9e étape). Pour deux raisons: parce qu'il parle français et qu'il appartient à l'équipe française AG2R-Citroën dirigée par Vincent Lavenu. On se console comme on peut...

(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest France, site officiel du Tour).