Roland-Garros : Alcaraz a fait craquer Sinner
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Au terme d’un match d’exception de 5h29, l’Espagnol Carlos Alcaraz a battu en cinq manches l’Italien Jannick Sinner et remporté son deuxième titre sur la terre battue de Roland-Garros.
D’anthologie, de légende, dans l’histoire, du siècle, stratosphérique… Les qualificatifs vont tomber pour cette finale de Roland-Garros entre le tenant du titre, numéro 2 mondial et le numéro 1, Jannick Sinner, déjà vainqueur au début de l’année du Grand Chelem d’Australie.
Les chiffres suffisent à confirmer que ce match fut bien d’exception.
Le score d’abord. 4-6, 6-7, 6-4, 7-6, 7-6 (10-2). Les deux premières manches pour Sinner, implacable ; les deux suivantes pour Alcaraz redevenu conquérant ; et un cinquième set conclu au tie-break quand les deux rivaux se rendirent coup sur coup, donnant l’impression de craquer avant de renverser la tendance.
On vit ainsi Sinner, mené 3-5 dans cette ultime manche pour revenir à 5-5 et prendre l’avantage 5-5 face à un Alcaraz que l’on aurait pu croire en déroute. Mais c’était mal connaître l’Espagnol au moral d’acier capable de se transcender dans le dur avant de renaître par quelques coups venus d’ailleurs. Et ce sera finalement lui qui fit craquer son rival en l’assommant d’un redoutable 6-0 dans le super tie-break à dix points avant de conclure sur un 10-2. En face, l’Italien avait perdu de sa force, ses coups étaient moins puissants, sa raquette plus fébrile, ses services moins assurés…
En fait, c’est dans la quatrième levée que le numéro un mondial a laissé échapper la victoire et son deuxième titre de Grand Chelem. Dans la quatrième manche, il eut dans sa raquette trois balles de match qu’il négocia mal – la peur de gagner - tout autant que l’Espagnol joua comme un forcené sa survie avant de s’imposer 7-6.
Autre chiffre qui fera entrer ce match dans l’histoire, sa durée. 5H29, soit la plus longue finale que Roland-Garros a connu. Le précédent record datait de 1982 : 4h42 entre Mats Wilander et Guillermo Vilas (1-6, 7-6, 6-0, 6-4) et remportée par le Suédois.
Cette finale, tout autant que celle des femmes la veille (Coco Gauff victorieuse d’ Aryna Sabalenka) aura en tous cas redonné du punch à cette édition 2025 de Roland-Garros un peu maussade, sans grand match, sans grande surprise autre que celle de la Française Loïs Boisson, étonnante demi-finaliste.