TourExpress (2) : pourquoi pas sans Alpes ni Pyrénées
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Des images, des mots, des chiffres et une question, c’est le Tour de France vu au-delà des classements.
Les Alpes d’abord, les Pyrénées ensuite. Ou l’inverse. C’est une règle de l’organisation du Tour qui alterne chaque année l’ordre des deux massifs. L’Alpe-d’Huez, La Madeleine, la Loze, le Glandon, le Ventoux ou encore le Tourmalet, l’Aubisque, l’Aspin, Peyresourde, le Soulor… Autant de noms qui font vibrer les mémoires, escalades de légende qui ont donné lieu aux affrontements les plus épiques. Sans elles, le Tour ne serait pas le Tour… Mais depuis quelques années, le Tour s’est joué dans d’autres massifs. Certes moins pentus mais tout aussi redoutables et propices aux plus beaux duels. Ainsi cette année, du Nord à la Bretagne en passant pas la Normandie, les traditionnelles étapes dites de début de Tour viennent de nous offrir quelques passes d’armes dignes des chevauchées alpestres et pyrénéennes avec des dénivelés de plus de 3000 mètres. On les pensait réservées aux puncheurs, mais excepté le sprint de Jasper Philipsen le superbe raid de l’Irlandais Ben Healy, ce sont les cadors qui ont fait loi.
Alors imaginez un Tour sans Alpes ni Pyrénées. C’est en tous cas la folle idée de Thierry Gouvenou. Interviewé par Ouest France, le grand architecte d’Amaury Sport Organisation (ASO) des parcours du Tour de France rêverait presque d’un Tour sans ces cols et sommets mythiques du sud de la France. « C’est un délire », annonce t-il. « Mais je suis sûr que cela pourrait faire une belle course. » Et l’article de conclure par un « Chiche... » que nous partagerons d’un ‘’pourquoi pas ?’’ tout en nuançant qu’un tel défi pourrait altérer la popularité du Tour dont la légende s’est faite surtout à Huez, au Ventoux, au Tourmalet ou à Hautacam. Sans oublier le poids économique qui repose sur ces lieux légendaires. Affaire à suivre.
La phrase. « Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’y ait plus personne qui soit attrapé. J’ai du mal à croire que tout le monde ait fait un pacte et se soit dit : ce n’est pas bien de tricher. » Interrogé par le Midi Libre, Thomas Voeckler, ex-Maillot Jaune , sélectionneur de l’équipe de France et consultant (sur la moto) de France Télévision n’a rien perdu de son franc-parler et se permet d’évoquer quelques doutes quant à un peloton sans dopage. Et de conclure : « Moi je préfère un sport où on trouve plutôt qu’un sport où on ne trouve pas. »
Le chiffre. 6. Certes, excepté Vauquelin, 3e du général, les coureurs français la jouent modeste depuis Lille. On les voit dans les échappées mais sans réussite. D’ailleurs, la seule échappée étant allée au bout (6e étape, victoire de Healy, à Vire) leur a … échappé. Histoire de s’encourager, on relèvera qu’avec Vauquelin 3e, on compte cinq autres “Bleus” dans les 25 premiers : Jegat 16e , A.Paret-Peintre 17e, Martin-Guyonnet 20e, Madouas 23e et Grégoire 24e. On se console comme on peut...
La question. Vauquelin tiendra t-il ? Une chose est certaine, ce ne sera pas cette année que Bernard Hinault aura un successeur au palmarès du Tour. N’empêche, depuis quelques semaines, Kevin Vauquelin (Arkea) se montre dans la cour des grands. 2e de la Flèche Wallone au printemps, il a réalisé un prometteur de Suisse (2e derrière Almeida, le ‘’lieutenant’’ de Pogacar) et poursuit sur sa lancée depuis le départ de Lille. 4e du contre-la-montre de Caen, il s’est hissé à la 3e place du classement derrière Pogacar et Evenepoel et devant Vingegaard, Van der Poel, Jorgenson et autre Roglic. Soit une première semaine réussie. Reste à savoir s’il pourra continuer à suivre le rythme imposé par les équipes de Pogacar et Vingegaard, lesquels disposent d’une véritable armada à leur service. Sans incident, les deux prochains jours devraient lui permettre de rester ‘’podiumable’’. Le rendez-vous de lundi au Mont d’Ore et de jeudi à Hautacam seront cruciaux pour le Normand.
(Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, Ouest-France, presse régionale, sites internet)