TourExpress (4): chaleurs, pince-nez, ardoise et oreillettes...
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Des reportages, des images, des mots, des chiffres et une question, c’est le Tour de France vu au-delà de l’aspect purement sportif.
Le Tour, mine d’infos. Pour avoir eu la chance -voire le privilège- de le suivre au sein de la grande caravane, je peux vous assurer que pour le journaliste, de sport ou autre ‘’discipline’’, le Tour de France est une mine d’or de l’information tant les sujets, sportifs ou autre, sont légion. Sur la vie du Tour, la course d’abord mais aussi son fonctionnement, ses acteurs, ses a-côtés, ses objets, ses modes, ses passions… L’édition 2025 n’échappe pas à la règle.
Ainsi avons-nous appris, grâce au site de l’Huffigtonpost, comment les coureurs se préparaient à affronter les chaleurs caniculaires.. Bains chauds après l’effort ou entraînement -en extérieur ou à domicile- avec plusieurs épaisseurs de vêtement chauds sur une combinaison en plastique. On s’étonnera après que les cyclistes soient d’une minceur extrême.
Ouest-France de son côté s’est interrogé sur le retour des pince-nez ou écarteurs nasaux dans le peloton. Permettant de faciliter la respiration, ces petites bandelettes (portées notamment par Kevin Vautelin) n’ont « aucune recommandation médicale » précise Anthony Bouillot, l’un des entraîneurs de l’équipe Groupama-FDJ. Pour lui, même si ça peut aider le coureur, « il y a surtout un impact psychologique. » Le médecin Mathieu Le Strat estime quant à lui que « c’est d’abord du business... », le cyclisme suivant la mode relancée par l’athlétisme.
Dernier sujet, celui de Vincent Mongailard dans Le Parisien/Aujourd’hui qui s’est penché sur le rôle de l’ardoisière . sur sa moto renseigne les échappées sur leur avance sur le peloton. On apprend ainsi que Claire Pedrono, bretonne de 40 ans est dans la vie quotidienne cadre dans une banque d’affaires et qu’elle en est à son douzième Tour ! Alors à quoi sert-elle vu que les coureurs sont tous reliés à la leur directeur sportif par les oreillettes. Mais parfois, ça ne marche pas. Alors rien ne vaut la grande ardoise où sont inscrits les écarts. Et puis, il ne faut pas oublier que le cyclisme aime les traditions et que l’ardoise « fait partie du décor avec à la fois un côté symbolique et historique » commente Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint du Tour.
Le chiffre. 50. Dimanche, après trois inédites ascensions de la Butte Montmartre, le Tour se terminera sur les Champs-Elysées. Probablement par le sprint royal le plus convoité du cyclisme depuis 1975, C’est en effet en 1975 que le Tour a abandonné le vélodrome de La Cipale à Vincennes pour la plus belle avenue du monde. Cette année là, Bernard Thévenet remportait le premier de ses deux Tours devant Eddy Merckx et était donc le premier à franchir la ligne finale en Jaune (Il a également gagné en 1977 devant Hennie Kuiper). A propos, rappelons qu’aucun Français n’a remporté le Tour depuis 1985 et Bernard Hinault. Dernière précision, le Tour n’a fait qu’une seule entorse aux Champs : en 2024, Jeux olympiques obligent...
La phrase. « Je suis terriblement désolé mais aussi terrifié par la haine des gens. C’est très effrayant. » Le Tour de France n’échappe par à la déferlante des réseaux sociaux. Tobias Johannessen en a fait la triste expérience après la 11e étape du 16 juillet.Il a été en partie responsable de la chute (sans gravité) de Tadeg Pogacar juste avant l’arrivée à Toulouse. Lors de l’emballage final, le Norvégien, trop près des autres coureurs, s’est déporté vers la droite croyant que les autres allaient l’imiter. « Je me suis trompé, je m’en excuse » a t-il déclaré très perturbé. Ce qui n’a pas empêcher les insultes et menaces des abrutis forcenés des réseaux. Le cyclisme, le Tour et le sport ne méritent pas çà...
La question. Qui est Jordan Jegat ? Il y a Kevin Vautelin, 5e du général pour faire vibrer la France du cyclisme. Mais il y a aussi Jordan Jegat, beaucoup moins connu, au palmarès beaucoup moins étoffé mais sur flirte avec le Top 10 à l’abord de la dernière semaine. 2e du Tour du Jura et 3e de celui de Toscane en 2024,ce Breton de 26 ans court son deuxième Tour au sein de l’équipe TotalEnergies Il est passé pro en 2022 sous le maillot de l’UC Nantes-Atlantique après avoir quitté l’usine en 2020.
Dimanche, il a attaqué derrière l’échappée mais n’a pu faire mieux que d’intégrer le groupe de contre. Ce qui n’est déjà pas si mal puisqu’il a terminé 8e à Carcassonne.consolidant sa 11e place au général à un peu plus d’une minute (1’06) du 10e, l’Irlandais Healy, un temps Maillot Jaune.
« Il a investi sur lui et a connu une progression linéaire » dit de lui l’un de ses dirigeants. Mardi, il s’attaquera au Ventoux. Avec plein d’espoir pour rentrer dans les dix...
(Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, Ouest-France, sites internet)