Biathlon : prison avec sursis pour Julia Simon

Elle risquait cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende. Le procureur avait demandé deux mois de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende...
Plusieurs fois championne du monde (dix titres dont quatre en individuel) et lauréate de la Coupe du Monde 2023, la biathlète Julia Simon, 29 ans, membre de l’équipe de France depuis 2015, a finalement été condamnée à trois mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende, à l’issue de son procès en correctionnelle devant le tribunal d’Albertville (Savoie).

 

Depuis 2021. Si la peine est largement inférieure à ce qu’elle aurait pu être, c’est peut-être aussi parce que la biathlète a, ce vendredi, reconnu « la totalité des faits. » Elle était accusée de vol et d’escroquerie. Le début de l’affaire remonte aux mois de décembre 2021, août et septembre 2022. Julia Simon était soupçonnée d’avoir utilisé plusieurs fois la carte bancaire de sa coéquipière de l’équipe de France, Justine Braisaz-Bouchet et celle d’une kiné du staff bleu. Pour la première, c’était pour un abonnement à un VPN (91 euros) puis l’achat d’une caméra GoPro, pour la seconde c’était pour avoir essayé de commander des vêtements sur le site Zalando d’une valeur de 375 euros. Sans parler de petites sommes de numéraires. Malgré les demandes de reconnaissance des faits et d’excuses, malgré le dépôt de plainte des deux victimes, Julian Simon est, depuis trois saisons de compétitions et de championnats, murée dans son mensonge. Et a continué à pratiquer, avec réussite, son sport aux côtés de ses victimes.

« Trou noir ». Lors de l’audience de ce vendredi à Albertville, celle qui est considérée comme l’une des meilleures biathlètes du circuit mondial, après avoir toujours fermement nié les faits, a “craqué” et reconnu les vols en se justifiant d’un « comme si j’avais un trou noir. » Des vols d’autant plus inexplicables qu’à cette période son compte bancaire était crédité d’un peu plus de 300.000 euros. Elle avait même été jusqu’à porter plainte contre X pour usurpation d’identité. « Je suis innocente (…) Mon nom a été utilisé pour effectuer des achats... » avait-elle expliqué dans L’Equipe en août 2023.

Quel avenir ? « Elle a pris la mesure de la situation et reconnaître sa faute, c’est commencer à la réparer . Aujourd’hui, elle souhaite tourner la page », a déclaré son avocat. 
Tourner la page ! Facile à dire d’autant plus que se profile cette saison, outre la Coupe du monde qui débute fin novembre, les Jeux olympiques d’hiver à Cortina d’Ampezzo. Du côté de la fédération française de ski (FFS), on a, selon la formule consacrée « pris acte de ce verdict » , le président Fabien Saguez déclarant qu’« on allait s’attacher à continuer à préserver le vie du groupe. » Reste à savoir ce qu’il adviendra de l’avenir de Julia Simon en équipe de France. Certes, elle a tout avoué, s’est excusée mais cela suffira t-il pour qu’elle puisse continuer à évoluer comme si de rien n’était sur les pistes et les pas de tir du biathlon.