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Rugby : douche froide pour les Bleus

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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Une fois encore, l’équipe de France, séduisante par moment, a cédé face à un quinze d’Afrique du Sud opportuniste et réaliste.

32-17, le score est sans appel. L’Afrique du Sud est bien actuellement la meilleure équipe au monde. Bien sûr, sa spécialité n’est pas de produire du jeu mais bien de saisir les moindres opportunités pour corriger l’adversaire et lui faire comprendre que son rugby, aussi conquérant et aéré soit-il, n’est pas celui qui fait gagner.

Cette fois encore, les Springboks ont donné une leçon de réalisme à des Bleus qui ont longtemps espéré vaincre ces “satanés” champions du monde pour oublier leur déconvenue de ce fameux quart de finale du Mondial 2023. Les Bleus avaient pourtant réussi une première mi-temps plus qu’encourageante avec deux essais de l’inarrêtable Penaud ( ses 30e et 40e en sélection) en conclusion d’inspirations de tradition française de Ramos et N’Tamack. En face, fidèles à leur jeu, les Boks se contentaient de contenir les assauts adverses, répondant essentiellement par des chandelles, des chandelles et des chandelles sans oublier de pousser ceux d’en face à la faute (quatre pénalités dont deux manquées en dix minutes) ou de saisir la moindre faille à l’image de l’essai malin de Reinbach conclu à la suite d’un petit coup de pied en cloche.
 

D'un point…


Mais bon, les Bleus menaient d’un point au repos et pouvaient entrevoir de forcer un peu plus cet avantage. Ainsi mirent-ils la main sur le ballon, multiplièrent-ils les mouvement offensifs en aérant le plus possible le jeu. Ils réussirent trois fois à mettre dans le vent la défense des Verts mais il manqua à chaque fois ce petit brin de réussite, sur un ballon contré ou un ballon au rebond capricieux. Il fallut donc attendre l’heure de jeu pour voir enfin les Sud-Africains sortir de leur moitié de terrain et venir enfin titiller les Bleus dans les vingt-deux mètres. 

Et c’est là que leur réalisme paya. L’essai en force du pack conclu par Esterhuizen à la suite d’une pénal-touche qui sanctionnait un en avant jugé volontaire de Bielle-Barrey remettait les choses en place. Douche froide pour les Bleus qui, malgré quelques sursauts, ne purent empêcher leurs adversaires, enfin libérés de leurs chandelles à répétition, de multiplier les coups de boutoir et d’inscrire deux autres essais de belle facture et de s’imposer dans un Stade de France qui perdit de la voix au fil du match.
Un succès logique et d’autant plus méritant que les Springboks ont joué toute la deuxième mi-temps à quatorze après le carton rouge de De Jager pour une charge dangereuse sur Ramos. Si c'est pas du réalisme…

Paris/Saint-Denis (Stade de France) Afrique du Sud bat France 32-17 (mi-temps 14-13 pour la France)
France
Essais : Penaud (3e 27e )
Transformations : Ramos (4e 28e )
Pénalités : Ramos (59e)
Carton jaune : Bielle-Barrey (63e) 
Afrique du Sud 
Essais : Reinbach (33e ), Esterhuizen (64e), Grant (70e) , Feinberg (77e) 
Transformations : Feinberg (34e , 71e , 78e)
Pénalités : Feinberg (9e 13e )
Carton rouge : Lood de Jager (39e)