Football : à Nice, des supporteurs agressent des joueurs
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Les joueurs et dirigeants de l’OGC Nice ont été violemment agressés à leur retour d’un match (perdu) de Ligue 1 à Lorient. La violence est désormais courante dans le monde du football.
Un nouveau degré de violence vient d’être franchi en football. ‘’Chaos à Nice’’ a titré L’Equipe de ce mardi matin. Honte aux supporteurs, dirons-nous.
De retour de Lorient dimanche où ils ont été battus (1-3) pour la sixième fois consécutivement (Ligue 1 et Coupe d’Europe confondues), les footballeurs de l’OCG Nice et leurs dirigeants étaient ‘’attendus’’ à leur retour sur la Côte d’Azur. Non pas pour être soutenus dans leur mauvaise passe mais bel et bien pour être… agressés. Environ quatre cent individus, soit disant supporteurs, ont accueilli les Niçois à l’entrée du centre d’entraînement du club. Ils demandaient des comptes… Au départ, ce n’était que fumigènes et « chants hostiles les exhortant à changer de mentalité » est-il écrit dans le récit détaillé du quotidien sportif. Il y a même eu quelques échanges courtois avec l’entraîneur Franck Haise (« On vous soutient ») qui ne rassurèrent pas pour autant les joueurs qui hésitaient à quitter le car…
C’est lorsqu’ils se décidèrent à sortir que la tension monta soudainement. Bousculades, crachats, prises au col, toute la panoplie de l’individu grossier et violent. Deux joueurs furent particulièrement visés, Jérémie Boga et Terem Moff qui, rapportent les journalistes correspondants et envoyés spéciaux de L’Equipe, prirent des coups « dont certains dans l’entrejambe. » Coups également pour le directeur sportif Florian Maurice, critiqué pour ses recrutements.
Heureusement, joueurs et staff ont pu être mis en sécurité avant de retourner à leur domicile mais tous traumatisés par ces événements et ce déchaînement de violence de soit disant supporteurs. Comme il y en a hélas trop dans les stade de football. Souvenons-nous seulement qu’il y a peu, les supporteurs du Stade Rennais de retour de Paris avaient été attendus et agressés par ceux du FC Nantes et que les débordements et affrontement entre ultras sont presque monnaie courante. Mais là, il s’agissait de s’en prendre physiquement aux joueurs.
Les deux joueurs ont porté plainte et l’entraîneur s’interrogeait sur la suite de sa mission, rapportent les observateurs. Mais au-delà de ces réactions et interrogations légitimes chez des sportifs traumatisés, c’est la question de l’existence même de ces groupes d’ultras de plus en plus intolérants, violents et sans limite que les clubs et les instances ne peuvent plus maîtriser et auxquels les dirigeants de club (voire la presse) donnent trop d’importance. On attend par ailleurs la réaction d’Ineos et du milliardaire Jim Ratcliffe, propriétaires du club.
Bien sûr, la Ligue de football professionnel (LFP) a réagi et condamné « avec la plus grande fermeté » ce déchaînement, bien sûr la fédération française (FFF) l’imitera, bien sûr les pouvoirs publics vont réagir et probablement lancer une grande réflexion. Comme des habituels coups d’épée dans l’eau...