Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Mondial cyclisme : nouveau récital de Pogacar

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

Crédit image © Copie d'écran Eurosport


Une accélération à 104 kilomètres de l’arrivée à Kigali a suffi à Tadej Pogacar pour mettre tous ses adversaires (mais en avait-il ?) hors du coup et remporter son deuxième titre mondial de cyclisme devant son grand rival Remco Evenepoel malchanceux.

La victoire efface toutes les souffrances… Et une fois encore, le contraste était saisissant entre le visage rayonnant de Tadej Pogacar et la détresse d’un Remco Evenepoel, adossé aux barrières et anéanti de longues minutes. A Kigali, le Slovène venait de conquérir son deuxième maillot arc-en-ciel après celui de Zurich l’année dernière et le Belge devait maudire le mauvais sort qui s’était acharné sur lui sur les routes entourant la capitale du Rwanda…
Mais, franchement, même sans ses ennuis mécaniques, son changement de vélo qui tarda et le relégua dans les dernières positions, Evenepoel aurait-il pu rivaliser avec le nouveau cannibale du cyclisme. On ne le saura jamais…

Toujours est-il qu’une fois encore ‘’Pogi'' a offert un nouveau récital au monde du vélo et aux milliers de Rwandais en fête pour ce premier Mondial en Afrique. L’année dernière, il avait faussé compagnie au peloton à 101 kilomètres de l’arrivée. Il a fait encore mieux en ce dimanche de Kigali en portant son accélération à… 104 bornes de la ligne. Bien sûr, on pourra s’interroger sur le fait qu’il soit accompagné par Ayuso et Del Toro ses habituels équipiers de l’UAE Emirates tout au long de la saison, comme deux présences rassurantes. Mais l’Espagnol d’abord puis le Mexicain durent céder face au rythme imposé par leur capitaine de route. 
Dès lors, seule une défaillance, une fringale, une crevaison ou une chute aurait pu troubler l’écrasante et insolente supériorité de Tadej Pogacar.

Derrière lui, remis de sa déveine, Evenepoel "se refit la cerise’’ pour se lancer à la poursuite de l’imbattable. Peut-être aurait-il pu inquiéter son grand rival en se lançant dans une quasi impossible mission. Mais il était accompagné de Ben Healy et de Skjelmose, l’infatigable Irlandais et l’opportuniste Danois, qui lui laissèrent faire l’essentiel du travail en restant collés à sa roue arrière, comme le scotch du capitaine Haddock. Il les déposa bien dans l’avant-dernier tour, mais il était trop tard. Et une semaine après avoir rattrapé et doublé (et un peu humilié quand même...) le champion slovène parti 2’30’’ avant dans le contre-la-montre, le Belge dut se résoudre à la deuxième marche du podium. D’où ces minutes prostré après avoir franchi la ligne en s’accompagnant d’un léger, très léger salut de la main.
« Demain sera un autre jour », avait commenté Pogacar dimanche dernier. Ses adversaires l’ont vérifié à leurs dépens, qui ont dû s’incliner pour la dix-septième fois cette saison derrière l’intouchable.

Un mot encore pour dire que les coureurs français n’ont pas pesé sur la course comme, dira-t-on pour se consoler, la plupart des éventuels prétendants au sacre. Le premier bleu est le tout jeune Paul Seixas, 14e qui est arrivé en bonne compagnie de Roglic, Pidcock, références quand même.

Classement
1. Tadej Pogacar (Slovénie)
2. Remco Evenepoel (Belgique) à 1’28’’
3. Ben Healy (Irlande) à 2’16’’
4. Matthias Skejlmose (Danemark) à 2’53’’
5. Toms Skujins (Lettonie) à 6’41’’
6. Julio Ciccone (Italie) à 6’47’’
7. Isaac Del Toro (Mexique) à 6’47’’
8. Juan Ayusi (Espagne) à 6’47’’
9. Afonso Eulalio (Portugal) 7’06’’
10. Thoas Pidcock (Grande-Bretagne) à 9’05’’
11. Primoz Roglic (Slovénie) à 9’05’’
13. Paul Seixas à 9’07’’, 16. Pavel Sivakov à 9’47’’, 28. Valentin Paret-Peintre à 10’59’’