Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Justice : au parloir, Cédric Jubillar parle (trop)

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


Cédric Jubillar doit être jugé le 22 septembre pour le meurtre de son épouse Delphine. Joie : emprisonné, il a une nouvelle compagne qui vient le voir au parloir. Désespoir : il lui a raconté qu'il a étranglé Delphine. Elle s'est fâchée avec lui.

Le 16 décembre 2020, on recherche Delphine Jubillar, à Cagnac-les-Mines (Tarn). Son époux Cédric, 37 ans, participe même aux recherches. On ne trouve pas Delphine, Cédric Jubillar sera ensuite mis en examen pour meurtre. On n'a jamais pu retrouver le corps et on manque donc de preuves. Mais en matière pénale, l'intime conviction peut l'emporter.

 

Rencontre au parloir et “aveux”

 

Jusqu'à ce qu'une dame de 31 ans contacte Cédric Jubillar, sympathise et obtienne un droit de visite. Cela commence à l'automne 2024. Ensuite, c'est cette dame qui raconte, au Parisien

 

Cédric se montrait très tendre avec moi et à d’autres moments beaucoup moins, comme s’il soufflait le chaud et le froid.

 

Il est déjà arrivé qu’il me menace physiquement au parloir et qu’il me balance des trucs dingues sur ce qu’il avait pu faire à Delphine.

 

Il m’a dit avoir étranglé Delphine et a même imité sur moi le geste qu’il aurait fait pour la tuer. Il s’est placé dans mon dos. Il a posé une main sur mon front et fait une clé de coude avec l’autre bras disponible. Il m’a expliqué avoir ensuite serré tellement longtemps que cela aurait provoqué une petite blessure sur son avant-bras. Cela a été vu par le légiste qui a examiné Cédric le lendemain. Mais il lui a répondu qu’il s’était blessé en posant du parquet flottant.

 

… Selon lui, Delphine n’a même pas eu la possibilité de crier. Pour me démontrer ça, il m’a serré le cou très fort pendant quelques secondes et j’ai pu constater en effet qu’il était impossible de crier dans ces conditions.

 

Et la présomption d'innocence ?

 

Evidemment, sur la base de ce témoignage, l'accusé serait jugé coupable. Las, le souci est qu'on n'est pas au tribunal mais dans la presse et que le témoignage est révélé à un journaliste, non à l'instruction ou devant un juge, à l'audience. Il reste deux mois.
 

Le souci : Cédric Jubillar est innocent jusqu'à ce qu'il ait été condamné. La justice s'exerce au tribunal et non par voie de presse, en s'adressant à l'opinion publique. L'avocat de Cédric Jubillar s'est étonné de la “méthode”.