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Colombes : quand quatre animateurs miment une exécution jihadiste

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image ©


La mairie de Colombes (Hauts-de-Seine) a suspendu mercredi quatre agents après avoir découvert des clichés pris lors d’une colonie cet été où les quatre hommes mimaient une exécution jihadiste. Elle a également porté plainte.

La photo reprend les codes d’une scène d’exécution d’otages, comme celles effectuées par les jihadistes de Daech : un otage agenouillé impuissant, le journal dans les mains, le couteau sous la gorge et des geôliers cagoulés et armés. A un détail près : le décor est celui d’une colonie de vacances municipale et les auteurs sont des animateurs pour enfants. Alors à la découverte de ces photos, le maire (UMP) de Colombes, Nicole Goueta, a décidé jeudi de déposer plainte auprès du procureur de la République de Nanterre contre quatre de ses agents, un titulaire et trois vacataires, pour délit d’apologie d’acte de terrorisme. Elle les a aussi suspendus de leurs fonctions et engagé une procédure disciplinaire.


« Nous préparions une exposition avec les photos des séjours de colonie de vacances organisés par la ville au mois d'août sur l’île de Groix (NDLR : Morbihan, la ville de Colombes est propriétaire d’un centre de vacances sur l’île), relate l’édile. Ils nous ont remis une clé USB avec ces photos, sur lesquelles ils simulent des actes de torture et de barbarie. Il y en a 18. Sur l'une d'entre elles, on voit un enfant au coin, assis par terre, le regard terrorisé. Mais on ne voit que le pied d'un animateur. » Elle poursuit : « Le séjour eu lieu du 4 au 21 août. C'était une colonie avec 45 enfants de 8 à 12 ans, encadrée par dix animateurs, explique Nicole Goueta. J'espère que les enfants étaient absents au moment des photos. Mais il s'agit d'animateurs, d'éducateurs. C'est à eux que les Colombiens confient leurs enfants. C'est une attitude inadmissible. »


L’agent titulaire, âgé de 33 ans était le directeur adjoint du séjour et les trois animateurs vacataires, âgés de 22 et 23 ans, travaillaient à l'année dans un centre de loisirs de la ville. « La seule existence de ces photos m'oblige à agir avec fermeté, affirme Nicole Goueta. Je veux savoir dans quelle mesure les enfants de Colombes ont pu assister à de telles scènes. Pour le reste et vu le contexte international, il reviendra aux services de police et à la justice de savoir si ces agents sont perméables aux thèses de l'islamisme radical. » Les quatre hommes ont été convoqués jeudi matin par le directeur général adjoint et ont refusé d’expliquer leurs actes.