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Huit femmes et un mort : Thierry Marchal-Beck

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Thierry Marchal-Beck


Président du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS) de 2011 à 2013, Thierry Marchai-Beck, 32 ans, est accusé par huit femmes, dans Libération, de harcèlement sexuel.

Comme dans la pièce ou le film "Huit femmes", voilà donc huit femmes et un mort. Un mort jeune, Thierry Marchal-Beck, 32 ans, est désormais la cible d'attaques de toute la presse qui reprend les accusations de harcèlement sexuel. Brutalement, il a disparu de Facebook, de Twitter, et ne répond plus. "Il est mort", commente un internaute. Politiquement, ce n'est pas faux. Même l'actuel président du mouvement MJS se dit "révulsé", tandis que le PS appelle à "des suites judiciaires". 


La méthode de Libération sort un peu des clous. Elle consiste à publier des témoignages non datés, anonymes alors que la presse tient pour essentiel de nommer les gens qui s'y expriment, n'ayant pas donné lieu à un début de plainte au pénal, et pour la plupart évoquant des faits prescrits sort un peu des clous. Libération titre : "J'ai du le masturber pour m'en débarrassser."


La prescription, pour le harcèlement sexuel, est de six ans. Or les faits auraient eu lieu entre 2010 et 2014. Que dit le droit  ?
 

« Le harcèlement (moral, sexuel, téléphonique...) est considéré comme une infraction d'habitude, c'est-à-dire commise de façon répétée sur une période plus ou moins longue.

Dans ce cas, le délai de 6 ans commence à partir de l'acte le plus récent de harcèlement (par exemple, le dernier appel téléphonique). La justice prendra en compte l'ensemble des actes commis précédemment même s'ils datent de plus de 6 ans. »


Nous sommes en novembre 2017. Le début de la période à prendre en compte est donc novembre 2011 (Thierry Marchal-Beck est élu le 18 novembre président du MJS, avec 70% des voix). Pour qu'il y ait harcèlement, il faut, dit la loi, des actes répétés envers une personne. Pas une répétition d'actes sur des personnes différentes. Or c'est ce que donne à voir Libération.
 

Les témoignages


Racontées par le Huffington Post, voici donc les accusations qui justifient ce lynchage. Les prénoms sont changés. Les deux premiers relèvent de faits prescrits. A chaque fois, une relation amoureuse est évoquée.


Lise, militante, 2010 : « Un jour, le dirigeant aurait convoqué la jeune femme chez lui. "J'ai dû le masturber pour m'en débarrasser. Il disait : "Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant". »


Aurore, en 2011. « Devant la porte de l'appartement, il me plaque contre le mur, commence à m'embrasser de force », raconte-t-elle. « Je mens et je dis qu'un de mes cousins dort à l'intérieur. Il ne peut plus entrer. Pour ne pas que cela aille plus loin, je me sens obligée de lui faire une fellation. Je veux qu'il s'arrête, que son harcèlement s'arrête. Il part tout de suite après. »


Les autres témoignages ne sont pas datés et, seuls, ne suffisent pas à qualifier le harcèlement, tout au plus une attitude grossière.


Diane, non daté. « Après avoir fermé la porte et débouclé sa ceinture, l'homme se serait dirigé vers elle: "Il prend ma tête, l'approche de son sexe pour m'obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l'insulte et je pars en courant".


Anonyme, non daté. Il « serait arrivé derrière elle, alors qu'elle était assise avec ses collègues, et aurait attrapé ses seins pour les malaxer, devant tout le monde. »


Anonyme, non daté. « Il l'aurait plaquée contre un mur, lors d'une soirée, la touchant en arguant que de toute façon: "j'avais tellement bu que je ne me souviendrai de rien le lendemain". "Malheureusement si : je n'étais pas saoule et je me souviens de tout ».