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Pas de groupe eurosceptique pour Marine Le Pen au Parlement européen

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Global Panorama - flickr


Les partis eurosceptiques qui ont fait une poussée lors élections européennes du 25 mai, dont le Front national fait partie, ne sont pas parvenus à créer un groupe au Parlement européen. Un échec pour Marine Le Pen.

Le Front national et les autres partis eurosceptiques représentés au Parlement européen avaient jusqu’à ce lundi 23 juin, minuit, pour s’enregistrer en tant que groupe parlementaire pour la première session prévue le 1er juillet. Rien de tel ne s’est produit. Un échec donc pour Marine Le Pen, qui travaillait avec son allié néerlandais Geert Wilders du parti de la liberté (PVV) pour former un groupe d’eurosceptiques en vue de « détruire [l’Europe] de l’intérieur ».

5 partis sur 7

Pour former un groupe parlementaire, les partis européens doivent réunir deux conditions : compter au moins 25 eurodéputés, ce qui n’était pas un problème pour les eurosceptiques, et rassembler des partis d’au moins 7 pays européens sur 28. Or c’est sur ce dernier point que l’alliance des eurosceptiques a échoué. « Nous étions plusieurs partis, mais il faut sept pays et cette fois là, ce n’est pas passé », avouait le porte-parole du FN Florian Philippot sur Europe 1.
 

Outre le PVV néerlandais, le FN espérait s’allier au parti belge Vlaams Belang, à l’autrichien FPÖ et l’italien de la Ligue du Nord. Il manquait donc deux partis aux eurosceptiques, d’autant que Geert Wilders ne semble pas prêt à coopérer avec le Congrès de la nouvelle droite (KNP), un parti d’extrême droite polonais taxé d’antisémitisme, de misogynie et d’homophobie. « Le parti de la liberté veut un groupe parlementaire mais pas à n’importe quel prix » confirmait son représentant.

Perte de visibilité

Les eurosceptiques sont en effet tiraillés entre la nécessité de former un groupe pour gagner en visibilité et les profils parfois sulfureux d’éventuels alliés. Si une alliance avec le KNP polonais a été examinée, une coalition avec le parti grec Aube dorée, semble inenvisageable tant son discours est violent. Cet échec aura des conséquences pour le Front national et ses alliés. D’abord, ils ne bénéficieront pas des subventions destinées à payer les frais de fonctionnement d’un groupe parlementaire. Or des rassemblements sont nécessaires pour fixer la ligne politique d’un groupe.
 

De plus, ils perdent en visibilité car les discours, souvent antagonistes entre les partis eurosceptiques, devraient être encore plus dispersés sans groupe parlementaire. « On aurait préféré en avoir un, mais on peut toujours le faire dans les cinq ans, espérait Florian Philippot. […] On pèsera pour faire des majorités afin de faire barrage aux transferts de souveraineté par exemple. Et on fera le maximum pour peser ».
 

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