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Abdelhakim Dekhar : les motivations du tireur de Paris révélées

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Capture d'écran Youtube


Il s’était introduit armé dans les locaux de BFMTV et avait tiré sur un jeune assistant photographe de Libération. Huit mois après l’incarcération d’Abdelhakim Dekhar, BFMTV révèle le compte rendu d’une audition datant du 3 juillet, durant laquelle il a expliqué son geste.

Abdelhakim Dekhar est resté mué pendant plus de 9 mois. Mais le 3 juillet dernier, lors d’une troisième audition dans le bureau de juge d’instruction, il s’est décidé à parler. BFMTV, l’un des médias visés par le tireur en novembre 2013, révèle des extraits du compte rendu de cette audition. Il explique pour la première fois les raisons qui l’ont poussé à s’introduire dans les locaux de BFMTV pour braquer le rédacteur en chef de la chaîne d’information en continu et dans ceux du journal Libération où il a tiré sur un jeune assistant photographe, grièvement blessé.

Un « acte politique » pour « faire peur »

Celui qui a un temps été surnommé le « tireur fou de Paris » explique qu’il a voulu commettre « un acte politique pour créer un électrochoc et interpeller l’opinion publique sur la politique menée à l’encontre des gens d’origine ». Et si le franco-algérien assure que son « but n’était pas de tuer mais de faire peur », il indique avoir « paniqué » avant de faire feu sur l’assistant photographe de Libération. Quant à BFMTV, il confirme que le rédacteur en chef était bien sa cible. « Il y a eu des repérages de fait dans tous les journaux, explique-t-il. Il me fallait un espace qui ne soit pas confiné puis je ne voulais pas qu’il y ait des femmes et des enfants. On m’avait dit que le rédacteur en chef de BFMTV arrivait à cette heure-là. Je le vois arriver en scooter. Je le suis. »

D’éventuels complices

Pourquoi viser particulièrement les médias ? Parce que « les journalistes sont considérés comme des menteurs professionnels », justifie celui qui a également tiré sur la façade d’une banque, la Société Générale, à la Défense sans faire de blessés. Abdelhakim Dekhar regrette également que, concernant la fusillade à Libération, « le travail de repérage des lieux a été bâclé ». Intrigué par cette information, le juge d’instruction lui demande si « plusieurs personnes étaient impliquées dans le projet ». Ce à quoi l’homme âgé de 48 ans répond : « Forcément oui. Mais n’attendez pas que je vous donne des noms. Vous savez très bien que je suis un homme d’honneur ».
 

Arrêté dans un parking de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) le 20 novembre, il est depuis incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, en attendant son procès.