Travail dominical : la gauche parisienne se divise

C'est une idée qui ne passe pas. Mercredi 24 avril, Anne Hidalgo était l'invitée de la chaîne Echos TV. Sur la question du travail dominical, elle a rompu avec la ligne que tenait Bertrand Delanoë. Elle s'est dit «prête à revoir la carte des zones touristiques à Paris». Ces zones sont concernées par un assouplissement du droit du travail. Les commerces peuvent y ouvrir le dimanche afin d'accueillir les touristes. L'employeur doit donner au personnel un repos dominical par roulement.

A Paris, sept zones sont concernées par ce dispositif. Celui-ci avait été mis en place par la précédente majorité. Dans son ensemble, la gauche s'y était opposée. Bertrand Delaoë s'était dit hostile à toute extension de ces zones. Celles qui aspirent à lui succéder se montrent aujourd'hui favorables à une modification de la carte touristique. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui concourra à la primaire UMP, avait elle aussi proposé une extension du travail dominical. Après s'être retrouvée sur le sujet du diesel dans Paris, NKM et Anne Hidalgo sont donc aussi sur la même ligne sur celui des zones touristiques. Et la nouvelle prise de position de la candidate socialiste n'est pas passée inaperçue.

«Les vieilles lunes de la droite»

Réagissant à la sortie de la première adjointe, Ian Brossat, chef de file du groupe PCF-Parti de gauche au conseil de Paris, se dit surpris : «la gauche parisienne s'est toujours rassemblée pour refuser l'extension du travail dominical dans la capitale.» Amer, il poursuit : «Cette extension serait un très mauvais coup contre les salariés, majoritairement des femmes, qui travaillent dans le commerce et souffrent déjà de salaires très bas et de contrats précaires à temps partiel.»

Le débat sur le travail le dimanche fissure un peu plus l'idée d'un liste de gauche unie pour les municipales à Paris. Communistes et membres du Front de gauche prendront leur décision en juin. Ian Brossat est souvent cité pour mené une liste à la gauche du PS. Quoiqu'il est soit, il assure : «Nous n'accepterons pas que le travail dominical soit étendu dans la capitale. La gauche n'a rien à gagner à reprendre à son compte les vieilles lunes de la droite.» Pour le compte des Verts, Jacques Boutault a accusé Anne Hidalgo de «rejoindre» l'UMP. De son côté, la droite parisienne – favorable au travail dominical – ironise sur «une ouverture d’esprit aussi soudaine que surprenante».