France Politique

François Fillon et Jean-François Copé nous rejouent le duel Hollande-Sarkozy.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Engagés dans la course à la présidence de l'UMP, Fillon et Copé rejouent le duel de la présidentielle, mais sans garantie que cela produise le même résultat.

C'était il y a seulement quelques mois. François Hollande maitrisait totalement les sondages dont aucun ne le donnait perdant le 06 mai 2012. Il jouait sur un profil de rassembleur qui voulait amener à lui les électeurs de gauche bien sûr, mais aussi du centre et de l'extrême-droite. Toujours calme, mais avec suffisamment de pugnacité pour que l'on comprenne sa détermination à remporter le poste suprême, il était le favori des médias et personne ne pouvait imaginer le voir perdre.

 

Face à lui, un Nicolas Sarkozy acculé, aux abois, en était amené à aller chasser sur les terres les plus nauséabondes des Le Pen pour ressortir les concepts de "préférence nationale", "présomption de légitime défense pour les policiers" et pour brandir la peur des étrangers et de l'islam comme un totem devant ramener à lui les français les plus extrêmes. Ce faisant, il répugnait les médias, il clivait et divisait la société et favorisait son adversaire qui ne pouvait que gagner.

 

Quelques mois plus tard, l'élection présidentielle est terminée mais le même scénario se répéte une nouvelle fois, à une échelle bien moindre, celle de la vie interne de l'UMP. Favori des sondages depuis des mois, François Fillon culmine à des hauteurs qui semblent inébranlables. Tout comme François Hollande, il enregistre les ralliements les plus incongrus, la joue rassembleur et calme, présente un projet national et ne cherche jamais à diviser. Tout comme François Hollande, il apparait compatible avec le centre et tout comme lui, il cherche avant tout à parler aux français, et ce faisant, il s'attire les grâces des médias.

 

Et Jean-François Copé est devenu un nouveau Nicolas Sarkozy, en encore plus agressif, et dont la mauvaise foi est encore pire. Comme Nicolas Sarkozy il est très loin derrière son rival dans les sondages. Comme l'ancien président, il en est réduit à aller lui aussi piocher dans le lexique xénophobe de l'extrême-droite des Le Pen, en espérant que les militants de l'UMP soient assez extrémistes pour être séduit. Comme Nicolas Sarkozy enfin, il n'hésite pas à insulter son adversaire et à se décrire en candidat du peuple, des vrais français et pas ceux qui vivent dans les beaux quartiers qui ont élu l'ancien Premier ministre en mai dernier. Comme le président défait, enfin, il commence à répugner les journalistes qui, même n'étant pas de droite, en viennent à soutenir François Fillon.

 

Les même causes et les mêmes circonstances ne produisent cependant pas les mêmes effets. François Fillon a beau ressembler à un François Hollande de droite, la victoire ne lui est pas acquise car le corps électoral n'est pas le même. Les sondages ont beau le placer en tête, rien n'est encore écrit. Néanmoins, si effectivement les militants UMP le choisissent comme chef, alors on pourra en conclure que les militants UMP se fondent dans le moule de la société française, au lieu d'en être une composante extrême qui ne serait plus qu'un satellite allégé du Front national. C'est tout l'avenir de la droite (encore) républicaine qui est en jeu....

 







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