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Pourquoi Iran et Israël se disent victorieux après une pluie de missiles

Publié le  Par Un Contributeur

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Deux clés pour appréhender ce qui s'est passé cette nuit entre Israël et l'Iran... Analyse, par Y.D.

D'abord sur la motivation de Téhéran : après l'attaque de son consulat, il était indispensable de faire une démonstration de force (voire de culot), c'était une question de souveraineté. Si un consulat français était bombardé par un pays étranger, on ne lui ferait pas de cadeau. Une nuit de bombardements et l'Iran s'estime vengé. Téhéran appelle désormais Israël à garder l'épisode "clos" pour éviter toute escalade.


Sur le résultat : tous deux revendiquent une victoire. Israel parce que "99%" des missiles balistiques et drones suicides iraniens ont été détruits en vol, avec une mobilisation de son "Dôme de fer" et de ses alliés, USA, Grande Bretagne et France qui ont participé à la défense aérienne de l'état hébreu. Résultat, aucune victime ni dégât sur le sol israélien.


Téhéran estime que son action est une réussite aussi, pour le formidable coup de com' réalisé mais aussi pour le côté très "rentable" de l'attaque. Chaque drone Shaheb détruit, c'est environ 20 000 dollars de perdus. Mais chaque drone intercepté l'est par plusieurs missiles sol-air coûtant chacun près de 50 000 dollars. Les quelque 300 projectiles détruits en vol ont donc coûté à Israël, au bas mot, plusieurs dizaines de millions de dollars, et ont affaibli sa capacité de riposte, tout en creusant davantage le budget américain dédié à la défense de son allié. Pour Téhéran, le coût reste minime puisque ses drones, largement exportés en Russie pour bombarder l'Ukraine, rapportent pas mal de devises à l'Iran.


L'inconnue, ça sera la suite. Si Israël réplique à son tour, ça sera l'escalade. Sinon, ça sera l'aveu que la frappe du consulat était bien une agression justifiant une réponse au titre de la légitime défense telle que définie par l'ONU, ce qui l'affaiblirait sur la scène internationale et laisserait le dernier mot à son ennemi juré.
Autre option, le début d'un cycle de guerre asymétrique, entre attaques informatiques et actions d'espionnage, les deux belligérants sont experts en la matière.


Le grand gagnant sera sans doute Moscou et dans une autre mesure Pékin qui voient dans l'histoire Washington se ruiner sur deux fronts, et sa capacité à défendre ses allés remise sans cesse en question. Le budget pour l'Ukraine est de plus en plus incertain, à mesure que la présidentielle approche, et l'élection de Trump pourrait fragiliser le soutien à l'Europe, d'un côté, et à Taïwan, la Corée du Sud et le Japon, de l'autre.
 

Y.D.







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