Législatives : Eric Raoult (UMP) en difficile position dans le 93

Avec 30% des suffrages contre 37% pour le candidat socialiste Pascal Popelin, Eric Raoult, élu de longue date en Seine-Saint-Denis, pourrait bien ne pas revenir au Palais Bourbon lors de la prochaine mandature qui devrait commencer avant la fin du mois de juin. 

Connu pour ses propos à la limite de l’extrémisme, Eric Raoult, membre de la droite populaire n’a jamais renié ses valeurs idéologiques. Faisant de l’immigration, de l’identité nationale, et de la sécurité ses maîtres mots pendant ses campagnes, le député sortant de la 12^ème circonscription de Seine-Saint-Denis est candidat à sa réélection le 17 juin prochain. Député dans cette circonscription depuis 2002, la maire de Raincy depuis presque dix ans aurait des risques de perdre son siège à l’Assemblée nationale. Elu en 2007 avec une faible majorité de 53,82% des voix, cette année, la circonscription a préféré François Hollande le 6 mai dernier à 52,4%. L’ancien ministre délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration pourrait se voir rafler le siège de député par le socialiste Pascal Popelin qui le devance largement au second tour et dispose de meilleures réserves de voix.

Favorable à une possible alliance avec le Front National, le membre de droite populaire n’a pas de soucis à se faire dans sa circonscription concernant l'extrême-droite. Ayant choisi des thématiques proches du parti de Marine Le Pen, il ne craint la concurrence de la part du FN.  Bien ancré dans le paysage politique de son département, ce membre de la commission des finances s’est illustré par un taux de présence au Palais Bourbon dans la moyenne, sans être excessivement haut. Il ne rédigea qu’une seule proposition de loi mais posa de nombreuses questions aux membres du gouvernement. Ancien vice-président de l’Assemblée nationale entre 2002 et 2007, Eric Raoult a porté en 2010 la résolution sur le port du voile intégrale.

Eric Raoult vient de proposer dans une lettre adressée à l’ensemble de ses collègues parlementaires, aux responsables du Comité Nobel et au Premier ministre, la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la paix évoquant « l’action internationale de l’ancien président pour le maintien de la paix dans le monde ». Heureusement pour le député sortant, le ridicule ne tue pas et c'est sans doute François Bayrou qui aura trouvé la meilleure réponse. Interrogé sur cette candidature sur RTL, le centriste a rétorqué avec humour « Et pourquoi pas de littérature ? ».