Paris (75) Société

Porte de la Chapelle : le camp de migrants évacué ce matin

Publié le  Par Laurent Pradal

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flickr - Jeanne Menj

Un peu moins de 400 personnes ont été évacuées ce matin du camp de réfugiés Porte de la Chapelle par la police et les associations de demandeurs d’asile. Un camp qui grossissait chaque jour depuis l’été dernier.

C’est désormais chose faite ! Après la demande du Conseil de Paris à la préfecture de police pour l’évacuation du camp de migrants boulevard de la Chapelle, dans le XVIIIème arrondissement de la capitale, les forces de l’ordre ont commencé à déloger ce matin les 380 migrants qui se trouvaient sous le pont de la rame du métro 2, entre Barbès et la Chapelle. Une évacuation qui a commencé très tôt ce matin, à 6h15, avec l’arrivée d’une douzaine de véhicules de CRS, mais également de huit cars qui ont conduit les migrants dans différents centres d’hébergement de la région : Aulnay-Sous-Bois, Conflans-Sainte-Honorine, Paris, Cergy, Brétigny-sur-Orge, et Pontoise. Cette évacuation se veut différente des autres, comme le souligne Pierre Henry, président de France Terre d’Asile, présent sur place ce matin : « C’est plus une opération sanitaire et d’accès aux droits que de police », a-t-il déclaré à nos confrères de Libération.
 

Une évacuation pour des raisons sanitaires
 

La cause de ce démantèlement : « un risque majeur d’épidémie ». C’est en tout cas l’argument avancé par le Conseil de Paris pour déclarer l’état d’alerte et accélérer le processus d’évacuation. Selon les informations obtenues, toujours par nos confrères de Libération, seuls quelques cas de gale sont avérés par les médecins. Mais selon les autorités, la dysenterie aurait pu survenir si le démantèlement n’avait pas eu lieu dans les plus brefs délais. Des migrants qui seront recasés dans des logements par les associations, qui ont constaté que la plupart relevait du droit d’asile.
 

Sur les 380 personnes recensées dans le camp, 160 peuvent véritablement prétendre au statut de réfugié politique. La plupart vient du Darfour, ou des pays alentour connaissant une grave crise politique, comme au Soudan par exemple. Sur ces 160 cas, une soixantaine a vu l’examen de son dossier s’accélérer par l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Pour les autres personnes, relevant d’une « migration économique », la préfecture explique que « Bien qu’ils n’aient droit à rien, on leur a quand même trouvé un logement d’urgence ».
 

Le camp de la Porte de la Chapelle, une étape vers d’autres pays européens ?
 

Depuis l’été 2014, le camp était devenu le lieu de rencontre des émigrés, venant pour la majorité d’entre eux d’Italie. Le campement de la Porte de la Chapelle, une étape pour des migrants qui repartent ensuite pour d’autres pays, comme le Royaume-Uni via Calais, l’Allemagne ou la Belgique. Comme la rédaction le précisait la semaine dernière, le préfet avait annoncé que le camp serait démantelé, sans donner de date précise, après que les élus de la majorité et de l’opposition aient interpellé la préfecture lors du Conseil de Paris du 25 au 27 mai dernier. L’évacuation a donc eu lieu ce matin, après que la préfecture et la ministre des Affaires sociales, Marisol Tourraine, aient pris en charge le dossier et accélérer son examen.
 

Pour éviter que d’autres migrants se réinstallent sous le pont, les autorités ont signalé qu’« il y aura une sécurité sur le site, peut-être des patrouilles, de façon intermédiaire » sans toutefois donner plus de précision. La raison de cette sécurité ? « Il est prévu, dans un avenir proche, que la RATP débute un chantier pour renforcer les structures du métro » a expliqué une source policière. Ce matin également, à Calais, deux autres campements comptant un peu plus de 200 personnes ont été évacués.







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