Paris (75) Société

Un essayiste proche de l'extrême-droite se suicide dans la cathédrale Notre-Dame de Paris

Publié le  Par Gaspar S.

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Dominique Venner, essayiste et ancien membre de l'OAS, s'est donné la mort devant l'autel dans la cathédrale Notre-Dame de Paris dans l'après-midi du 21 mai. L'homme regrettait le manque de combativité de l'Eglise dans la lutte contre le mariage pour tous.

Edité le 22 mai 2013 à 10:40 Par Nina G.

Mardi 21 mai, Dominique Venner, s'est donné la mort par arme à feu à 78 ans au pied de l'autel du monument parisien.


L'homme se serait tiré une balle dans la bouche peu après 16 heures, à l'aide d'un pistolet de fabrication belge. Au moment de son acte, Dominique Venner aurait eu sur lui cinq ou six lettres d'explications sur son geste.
 

Très vite, les médecins légistes sont intervenus sur les lieux. Le parvis de la cathédrale est resté ouvert aux visiteurs pendant l'intervention.
 

Dominique Venner tenait un site internet sur lequel il s'était fermement engagé contre l'ouverture du mariage au couple de même sexe. A propos de la loi Taubira, il avait dénoncé «un projet pervers par lequel les fanatiques de la déconstruction et de la mondialisation veulent détruire les dernières charpentes qui structurent les société européennes».

 

L'essayiste avait fait part de son regret du peu d'investissement de l'Eglise catholique dans la lutte contre la loi Taubira. «Au début, l’Église catholique a joué son rôle dans cette mobilisation, puis elle s’est officiellement retirée. On peut noter au passage que l’Espagne, pays où l’Église est plus forte qu’en France, le mariage gay a été adopté sans susciter une telle opposition», avait-il écrit sur son site internet.

Son site n'était plus accessible quelque temps après l'annonce du décès.

Son geste survient moins d'une semaine après le suicide d'un homme de 51 ans dans un école du VIIe arrondissement.


 

polémique d'un "acte sacrificiel"

 

Un message de Dominique Venner a été lu par un de ses amis sur Radio Courtoisie. Il explique son geste en ces termes : "Je suis bien sain de corps et d'esprit" et "comblé d'amour par ma femme et mes enfants". Et de poursuivre : "Une fois estompé le choc de la douleur je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l'explication de mon geste". Dominique Venner s'est ainsi présenté comme un martyre : "Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable".

 

Son geste a provoqué de nombreuses réactions dans la classe politique. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui s'est rendu à Notre-Dame, mardi 21 mai à 18 heures, a évité toute polémique en évoquant "un drame sans précédent" et "l'acte d'un homme désespéré". Il s'est refusé à "toute analyse" liant cet acte et l'ouverture du mariage aux couples de même sexe.

 

Partir en guerre sainte

Pourtant, son acte est éminemment politique. Dans un post publié sur son blog mardi 21 mai, intitulé la manif du 26 mai et Heidegger, il qualifie l'ouverture de la loi au mariage homosexuel de "loi infâme". Il évoque l'état de délabrement et de perte de valeurs en France, arguant : "qu'il faut bien voir qu'une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités" et que le "combat des anti-mariage homo ne peut se limiter au refus du mariage gay". Dans différents billets de son blog, il fustige l'immigration en France qu'il dépeint comme un fléau :"Je m'insurge (...) contre le crime visant au remplacement de nos populations".

 

L’extrême-droite a réagi au décès de Dominique Venner. Marine Le Pen, présidente du Front National, a rendu hommage depuis son twitter à l'essayiste dont " le dernier geste (...) aura été de tenter de réveiller le peuple français". Et Bruno Gollnisch, eurodéputé et conseiller régional FN de Rhône-Alpes, de corroborer : " Il a laissé un message de protestation contre la décadence de notre pays et de notre civilisation ". Le suicide de l'essayiste risque, sinon d'être instrumentalisé, au moins de renforcer le discours identitaire revendiqué par certains opposants au mariage pour tous, et notamment lors de l'ultime manifestation du 26 mai.

 

Toutefois, Alexis Corbière, bon connaisseur de l'extrême-droite, émet des réserves sur cette "mort sacrificielle". "S'il espérait que cela produise les mêmes effets que le Tunisien qui s'était immolé par le feu en 2011, j'ai peur pour lui que cette fois, l'on en reste à l'état de sidération". En outre, cette mort en martyre d'un laïc dans un lieu de la chrétienté pose problème pour l'Eglise qui considère le suicide comme une atteinte à la toute-puissance de Dieu. Des messes de réparation vont être organisées à Notre-Dame.







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