Paris (75) Société

Salle de shoot dans le Xe : la tension monte

Publié le  Par Gaspar S.

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Môsieur J [version 8] - flickr

La première salle de shoot parisienne devrait se trouver au 39 boulevard de la Chapelle, tout près de la gare du Nord. Des riverains s'inquiètent depuis plusieurs mois.

Dans un communiqué, la mairie de Paris a précisé l'adresse de la prochaine salle de shoot censée encadrer une consommation de drogue à moindre risque. Comme prévu, le local de 200 m² se trouvera dans le Xe arrondissement, non loin de la gare du Nord, au 39 boulevard de la Chapelle. Un site a été mis à disposition par la SNCF, non loin des voies ferroviaires.

 

«Ce lieu permettra de répondre à la nécessité d'un accueil des usagers de drogue dans ce quartier, avec pour objectif de réduire les risques sanitaires et diminuer les nuisances sur l'espace public», assurent les autorités municipales. La mise en place d'une telle structure avait été invoquée par le ministère de la Santé. L'idée est de réduire les risques de contamination entre toxicomanes. La salle de shoot fonctionnera ainsi du début de la matinée au début de la soirée.

 

En effet, l'utilisation fréquente de seringues non stérilisées entraîne souvent des contaminations au virus du VIH ou de l'hépatite C. L'argument est aussi de diminuer les troubles sur la voie publique entraînés par la consommation de drogue dans certains quartiers.

 

«Débordements»

 

La gare du Nord, «c'est un lieu où l'on pas d'habitation mitoyenne, où l'on a pas d'école mitoyenne, où l'on peut gérer un flux de personnes car [l'endroit] est en contrebas. Il n'y aura pas de stagnation sur des espaces où les gens circulent», selon Myrual Ek Khomri, adjointe à la mairie en charge de la Sécurité, venue défendre le projet dans le quartier.

 

L'opposition de droite, elle, est clairement opposée au dispositif.«A partir du moment où vous concentrez la prise de drogue à un seul endroit à Paris, qui est un endroit de fort passage (…), il y aura forcément des débordement ça ne peux pas en être autrement», assure Serge Federbusch, conseiller municipal du Xème arrondissement.

 

Les riverains, eux, se disent partagés. Pierre-Étienne trouve «moralement discutable que l'Etat organise ainsi des distributions de produits illicites». «C'est forcément un constat d'échec lorsque les pouvoirs publics doivent prendre le relais des dealers. Même si j'ai conscience que cela se fait déjà dans des hôpitaux et que la question est compliquée», explique-t-il.

 

Une manifestation devant la mairie

 

Maia, elle, fait partie des rares personnes du quartier à se montrer favorable au projet. Pour elle, la salle de shoot est «une idée intéressante» qui permettra une «prise en charge de personnes dans le besoin».

 

«Cela peut être un espace d'écoute (…) qui permet de fournir du matériel stéril en main propre, au contraire des stéribox dans la rue» explique-t-elle. Selon cette habitante du quartier, «les personnes [prises en charge] ne seront plus seules dans leur prise de drogue ni à l'extérieure dans les lieux publics du quartier comme Château rouge, le boulevard Ney ou le métro. Je pense qu'elles pourront être orientées vers une cure de désintoxication».

 

«C'est toujours sur les mêmes que ça tombe. Pourquoi ne pas les prendre en charge dans l'ouest de Paris ?», questionne quant à elle, Anna, plutôt hostile à l'installation du local. Cette argument est repris par divers collectifs de riverains comme «Vivre Gares Nord & Est» et l'association «Franz Liszt» : Alors que, le 11 juin prochain, va se tenir une réunion publique de concertation, les opposants à la salle du shoot organisent une manifestation devant la mairie du Xe arrondissement.

 

Le rassemblement, qui se tiendra le samedi 1er juin, entend mettre en lumière les problèmes soulevés par les opposants : «accroissement du nombre de dealers aux alentours des écoles» ou «dégradation supplémentaire de l'image du quartier de la gare du Nord, première gare d'Europe.»

 

Enfin, le collectif prophétise «une diminution drastique de budget (…)» qui fera que cette salle «deviendra strictement un lieu de consommation et non plus une salle de soins».







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