France Société

Le site d’auto-école en ligne Ornikar remporte sa bataille juridique

Publié le  Par Raphaël Didio

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Capture d'écran site ornikar.com

Ornikar, start-up souhaitant proposer une alternative moins coûteuse aux auto-écoles classiques, a gagné au tribunal de commerce son combat juridique qui l’opposait à six associations et syndicats du secteur.

En mai dernier, le gouvernement a formulé plusieurs propositions afin d’assouplir les règles entourant l’obtention du permis de conduire, jugée trop longue et trop chère. Mais les professionnels du secteur ne l’entendent pas de cette oreille. Le 27 juin, six associations et syndicats du secteur ont ainsi demandé à la justice la suppression du site internet d’Ornikar. Cette start-up souhaite offrir une alternative moins coûteuse aux auto-écoles classiques. Le tribunal de commerce a débouté les plaignants ce mercredi 9 juillet, estimant que l’activité d’Ornikar ne constituait pas un trouble manifestement illicite.


Faire diminuer la facture totale du permis de conduire

Ornikar s’appuie sur une plate-forme pour diffuser des cours de code en ligne et mettre un panel de moniteurs de conduite à la disposition des aspirants conducteurs de façon géolocalisée. Ornikar assure pouvoir faire diminuer la facture totale du permis de conduire, en proposant de passer le permis en candidat classique présenté par l’auto-école à l’examen (990 euros le forfait avec 20 heures de conduite) ou en candidat libre (690 euros avec 20 heures de conduite). Le site internet propose aussi tous ses services « à la carte », avec l’heure de conduite facturée 34,90 euros.

D’après une enquête publiée en août 2013 de l’association de consommateurs Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV), l’heure de conduite tourne autour de 50 euros à Paris avec de fortes disparités régionales avec, dans plus d’un cas sur dix, des tarifs mal affichés et peu précis. Le site est financé par des patrons médiatiques fortement impliqués dans les nouvelles technologies : Xavier Niel (patrop d’Iliad), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com). Les deux jeunes diplômés créateurs du projet se sont vus reprocher d’avoir mis en ligne le site, actuellement inactif, sans attendre l’obtention de son agrément en tant qu’école de conduite.


Ornikar fait « du neuf avec du vieux »


Pour les plaignants, cette mise en ligne correspond  « à une activité d’auto-école quand bien même ils ne dispensent aucun cours », estimait leur avocat lors du dépôt de la demande. Mais d’après la loi, toute publicité pour une auto-école doit mentionner ce numéro d’agrément. Un détail exploité par les professionnels de la conduite pour faire valoir une concurrence déloyale. « Les associations et les syndicats font leur travail, je les comprends », avoue au Monde Benjamin Gaignault, président d’Ornikar. « Ils cherchent à nous asphyxier financièrement, mais stratégiquement, ils nous ont attaqués trop tôt, nous n'avons pour l'instant pas dispensé une seule heure de conduite, et on ne le fera pas sans agrément ». La justice a ainsi donné raison à la start-up. Elle lui demande simplement de ne pas communiquer sur ses tarifs tant que l'agrément n'a pas été délivré.


L’Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC) estime qu’Ornikar « fait du neuf avec du vieux », en proposant des options qui sont déjà disponibles dans la plupart des auto-écoles (leçons de code en ligne, possibilité de prendre des heures de cours à plusieurs endroits en France...). Pour l’UNIC, la start-up menace de paupérisation les enseignants de conduit. Il a ainsi écrit dans un communiqué daté du 4 juillet que « l’apprentissage de la conduite ne peut pas être considéré comme un produit marchand. Il s’agit d’un enseignement et il doit être encadré »


Ornikar attend son agrément depuis 204 jours


« Nous ne voulons pas virtualiser l'apprentissage de la conduite, ce que l'on veut c'est virtualiser la gestion de la relation entre l'apprenti conducteur et l'école », rétorque Benjamin Gaignault. « Mon principal reproche, je ne le fais pas aux syndicats, mais à l'administration, qui n'a pas à céder à ce type de pression ». Diminuer le coût du permis fait partie des objectifs du gouvernement, mais pour Olivier Gayraud, chargé de mission à l’association CLCV et auteur de l’étude sur les pratiques des auto-écoles, estime que le prix ne doit pas être  « la pierre angulaire » dans le choix d’une auto-école, car « c’est surtout le temps d’attente pour passer l’examen qui pose problème, et contre ça, Ornikar ne peut pas grand-chose ».


L’agrément est selon lui un gage minimal de qualité et les auto-écoles devraient être plus transparentes quant à leur performance. « Noter les moniteurs, comme le propose Ornikar, est un début mais il vaudrait mieux que les écoles communiquent sur leurs taux de réussite, ce qui est trop peu souvent le cas ». Le premier ministre  Manuel Valls recevra les membres de la start-up le 15 juillet prochain. Concernant l’agrément, qui met 10 jours à 3 semaines pour être accordé à une auto-école classique, Ornikar l’attend depuis 204 jours, comme l’indique le compteur sur son site internet







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fperrez

10/07/2014 23:20

Nous sommes content que cette société fasse bouger les lignes. Aux USA, un candidat paiera environ 70 euors pour passer le permis et donc trouver du travail. Nous soutenons ce genre d'initiative.

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Anonymous

10/07/2014 23:20

Nous sommes content que cette société fasse bouger les lignes. Aux USA, un candidat paiera environ 70 euors pour passer le permis et donc trouver du travail. Nous soutenons ce genre d'initiative.

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