Football : à Viry-Châtillon on aurait parié sur la défaite

La Coupe de France de football a toujours eu la cote auprès du public et, bien sûr d’abord, chez les petites équipes. Ces sans-grades et ces petits poucets qui rêvent chaque année d’affronter un grande équipe et de la ‘’tomber’’. Et à défaut d’un grand de L1 ou L2, battre un adversaire hiérarchiquement supérieur et passer un tour reste l’objectif essentiel.
Cela aurait pu être le cas à l’occasion du match entre le club de CFA (4^e division nationale) de Viry-Châtillon (Essonne) et celui du Poiré-sur-Vie (Vendée) évoluant au niveau régional (Division d’honneur). Mais si, le 7 janvier,  le club vendéen a bien réussi la performance de battre celui de la région parisienne (3-1) pour le compte des 1/32^e de finales de l’épreuve, c’est d’abord la défaite viroise qui fait planer quelques doutes…de paris truqués.
Une enquête préliminaire vient en effet d’être ouverte par les policiers du Service central des courses et des jeux (SCCJ)  pour une suspicion de fraude et d’éventuelles malversations tandis que l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a lancé une alerte rouge sur cette rencontre. Selon le site d’informations Médiapart, des joueurs de cette équipe essonnienne auraient pu parier sur leur… défaite ! Et de révéler que pas loin de 90% des enjeux misaient sur une victoire du Poiré (cote de 5 à 3,5)  avec un montant pratiquement deux fois supérieur à l’habitude. Ce qui avait été signalé par la Française des Jeux.
Pour une prime ? Dans son cahier Sports Ile-de-France du 22 février, Le Parisien raconte avoir rencontré des parieurs ayant été informés que Viry-Châtillon allait lâcher le match. L’un d’eux a même déclaré au quotidien que les joueurs de l’équipe n’étaient pas satisfaits de la prime de match en cas de victoire qu’ils auraient donc décidé de ne pas tout donner. D’autres, toujours dans l’article de Florian Loisy, confient avoir été contactés directement par un joueur, messagerie à l’appui. Enfin, des rumeurs planent sur le fait que des joueurs ou dirigeants des clubs voisins auraient pu être au courant et auraient pu également profiter de l’aubaine…
Du côté des dirigeants du club de l’Essonne, on avoue son étonnement et de gros doutes sur un possible trucage et une défaite volontaire. Walid Achour, l’entraîneur d’abord qui évoque une « préparation solide, la volonté d’essayer d’égaliser à 2-2 » tout en précisant qu’il n’y avait dans l’équipe que deux joueurs habitués de parier. Quant au président, Pascal Mazeau, il n’y croit pas du tout. « On n’a pas été bons, mais on n’a pas été bons depuis le début de saison ! Pas un joueur n’a traîné les jambes et certains avaient même les larmes aux yeux », déclare t-il (L’Equipe, 22 février) envisageant même de prendre un avocat.