Mondial F/Incroyables Espagnoles !

Imaginez un instant que, malgré la fronde de quelques joueuses contre son management, Corinne Diacre ait été maintenue à son poste de sélectionneuse des Bleues. Peut-être aurait-on pu voir l'équipe de France en finale du Mondial australien et pourquoi pas rejoindre ses homologues masculins en décrochant une première étoile... Mais la Fédé, sous la pression de quelques stars dont l'emblématique capitaine Wendy Renard, avait cédé et fait appel à Hervé Renard. Oui mais...
 

L'entraîneur Jorge Vilda (photo SEFFutbolFem).


Sans les stars. Oui mais, en Espagne, on en a décidé autrement. Critiqué pour ses méthodes et sa gestion humaine, Jorge Vilda a été défendu par sa fédération et, contre vents et marées, est demeuré sélectionneur de la Roja, faisant front et... fi des quinze contestataires et surtout des cinq ou six meilleures joueuses ibériques. Résultat : l'Espagne est devenue ce dimanche, à Sydney, championne du monde de foot féminin, victorieuse (1-0) de l'Angleterre, pourtant championne d'Europe en titre, et après seulement trois participations à un Mondial. Olé !

Dynamiques Espagnoles. Cette finale, les Espagnoles l'ont dominée grâce à leur plus grande détermination, imposant leur rythme à des Anglaises trop sûres d'elles et manquant par trop d'imagination et de solutions offensives. Le seul but de la finale a été inscrit par Olga à la demi-heure de jeu sur un tir à ras de terre. La partie aurait pu tourner en faveur des Britanniques après le repos lorsque leur gardienne stoppa un penalty pour une évidente faute de main d'une défenseuse. En vain. Car bien au contraire, cet échec relança encore plus des Espagnoles, toujours aussi vives, qui annihilèrent les trop timides attaques de leurs adversaires pour finalement conserver leur mince avantage après un match à rallonge avec ses quatorze minutes de temps additionnel.
 

L'équipe féminine espagnole à l'heure de la victoire (photo SEFFutbolFem).

Regrets bleus. Outre ce surprenant mais mérité succès, on retiendra de ce Mondial femmes, les éliminations prématurées du Brésil, de l'Allemagne et des Etats-Unis (tenants du titre), le dynamique parcours des Australiennes (battues 2-0) par la Suède pour la 3e place. Quant aux Anglaises, malgré leur titre européen, elles courent, comme leurs homologues masculins, après un titre mondial qui échappe à la nation inventeuse du foot depuis 1966.
Enfin, on regrettera bien sûr, l'échec des Bleues en quart de finale, justement contre les Australiennes, un échec qui à postériori doit donner quelques regrets à Hervé Renard. Et peut-être à la Fédération...