France Politique

Barroso sur l'exception culturelle à la française : la phrase de trop

Publié le  Par Gaspar S.

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Le 16 juin, Manuel Barroso avait qualifié la position de la France sur l'accord de libre-échange entre Europe et Etats-Unis de ''réactionnaire''. Cette singulière sortie du président de la Commission européenne a été peu appréciée par bon nombre de personnalités politiques françaises.

«Consternant», «inacceptable», «obscurantiste», «dangereux» . Les oreilles du président portugais de la Commission européenne ont sifflé ce lundi 17 juin. José Manuel Barroso avait cru bon, la veille, de désigner la France comme «réactionnaire» puisqu'elle s'était opposée à l'inclusion du secteur audiovisuel dans l'accord de libre-échange entre Europe et Etats-Unis. Il avait aussi rejeté le supposé «programme anti-mondialisation» des Français.

 

À gauche comme à droite, des voix se sont immédiatement élevées contre les propos du bruxellois. Aurélie Filippetti, les a jugés «inacceptables» et «consternants». Lors d'une conférence de presse, la ministre de la Culture a dénoncé «une attaque en règle contre tous ceux qui ont suivi la position française» et a décrit une Commission européenne «isolée dans sa logique ultralibérale».

 

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Jean-Pierre Audy, patron des députés UMP-PPE au Parlement européen, a simplement glissé : «Il est curieux que le président de la Commission européenne fasse de tels commentaires après les positions politiques claires prises sur ce sujet tant par le Parlement européen que par les gouvernements des États membres.»

 

Nicolas Dupont-Aignan, qui fustige régulièrement la ligne suivie par Bruxelles, a eu la réaction la plus forte. Dans un communiqué, titré «Manuel Barroso est un vendu», le chef de fil de Debout la République écrit : «si la France est réactionnaire, M. Barrroso est lui un obscurantiste. Il ne supporte pas que la France défende sa culture face à l'uniformisation américaine. Son rêve est de casser toutes les différences et toutes les nuances qui font la richesse du monde.»

 

Avec verve, le député de l'Essonne ajoute : «Nous sommes à l'origine de la construction européenne. Nous n'avons aucune leçon à recevoir d'un individu qui, en à peine dix ans, a mis le rêve européen en miettes.»

 

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Dans un communiqué diffusé peu avant, Guillaume Bachelay, secrétaire national à la Coordination au Parti socialiste, avait demandé à ce que «M.Barroso et la Commission [reviennent] sur leurs propos et [respectent] fidèlement le mandat politique qu'ils ont reçu des gouvernements». Des propos qualifiés de «scandaleux et dangereux». Le PS rappelle à bonne escient qu'«en démocratie, la légitimité vient du suffrage universel».

 

De son côté, le président Hollande est resté très diplomate – lui qui avait haussé le ton contre la Commission ces dernières semaines. «Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimés [sur l'accord entre Europe et Etats-Unis», a-t-il simplement glissé ce 17 juin.

 

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