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Espionnage de l'UE : la réponse molle de Barroso

Publié le  Par Gaspar S.

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European Parliament - flickr

Le 29 juin, l'hebdomadaire allemand ''Der Spiegel'', révélait que le renseignement américain espionnait plusieurs bureaux de l'Union européenne. Dans un courrier poli, Manuel Borroso a demandé aux Etats-Unis de confirmer les informations... sans faire état de mesures de rétorsion.

Alors que certaines personnalités politiques françaises appellent à la rupture des négociations autour de l'accord de libre-échange UE-US, la Commission européenne fait le dos rond. Manuel Barroso a fait dire à ses lieutenants que Bruxelles attendait une «clarification rapide» de la part de Washington suite à la publication d'«informations perturbantes, si elles sont vraies» par le journal allemand Der Spiegel, qui s'adosse aux révélations de l'informaticien Edward Snowden à propos du programme de surveillance Prism.

 

La source du journal explique que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) a eu accès aux données numériques et à des communications de l'ambassade de l'Union européenne à Washington, des délégations de l'UE à l'Onu, à New York et du Conseil européen à Bruxelles. L'ambassade de France à Washington serait également concernée par cette surveillance.

 

A lire également : Barroso sur l'exception culturelle à la française : la phrase de trop.

 

La Commission européenne a protesté a minima. Bruxelles rappellent que les documents qui ont servi de base aux révélations «datent de 2010». Pour sa part, Catherine Ashton a expliqué que «les bureaux de l'UE à New York et à Washington avaient tous les deux déménagé depuis la date à laquelle remontent les allégations»... Michael Mann, porte-parole de la diplomatie de l'UE a ajouté que les accusations d'espionnage «font apparemment référence à une situation ancienne».

 

En somme, les dirigeants de l'UE minimisent les accusations d'espionnage américain. Un manière de s'épargner tout durcissement de ton à l'heure des discussions sur l'accord de libre échange pour lesquelles Manuel Barroso a reçu un mandat des nations européennes pour négocier.

 

Réponse feutrée

 

Alors que la France réclamait que le secteur audiovisuel ne soit pas inclus dans l'accord de libre-échange actuellement négocié avec les Etats-Unis, Manuel Barroso avait qualifié la position française de «réactionnaire». De nombreuses voix à gauche comme à droite avaient alors remis en cause la crédibilité de Barroso pour négocier au nom des états européens. Il n'est pas certain que la réponse très feutrée de président de la Commission aux forts soupçons d'espionnage américain ne lui fasse retrouver du crédit auprès de états de l'Union.

 

Dans un communiqué diffusé ce 1er juillet, Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne «demande à François Hollande d'agir comme les Américains et de défendre les intérêts de la France». «Dès demain il doit retirer la France des négociations du marché transatlantique et demander personnellement des comptes au Président Obama sur cette affaire d'espionnage», explique-t-il.

 

Sur ITélé, Henri Guaino, député des Yvelines, avait lui estimé que l'espionnage américain n'était «pas l'affaire du siècle» puisqu'il «y a tellement peu à espionner à Bruxelles».

 

Par ailleurs, le Front national, le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts se sont dits favorables à l'accueil d'Edward Snowden, qui a révélé ces différentes affaires auprès de médias européens et américains. Le «lanceur d'alerte», que les Etats-Unis recherchent pour espionnage, serait toujours à Moscou. Au nom de l'Equateur, Rafael Correa, figure de la gauche radicale en Amérique latine, a accordé l'asile politique à Edward Snowden.







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