Paris (75) Société

Hôtel-Dieu : les urgences ferment définitivement leurs portes

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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mahatsorri - flickr

La fermeture semblait inéluctable. Cette fois, elle est effective. Les urgences de l’Hôtel-Dieu sont remplacées par un centre de consultations, ouvert 24h/24. Un changement pourtant contesté par les soignants et qui embarrasse le monde politique.

« Je ne validerai aucune forme de démantèlement » des urgences de l'Hôtel-Dieu, avait prévenu Bertrand Delanoë. Pourtant, les Urgences ont bel et bien disparu du plus vieil hôpital parisien. Les patients seront toujours accueillis dans les locaux mais en cas d'examens complémentaires ou d'hospitalisation, ils seront transférés ailleurs. Depuis le mois d'octobre, les pompiers ont l'ordre de ne plus amener de malades aux urgences, pour démarrer l'accueil des consultations sans rendez-vous, c'est à dire sans lits d'hospitalisations. Les patients pourront s'y rendre 24h/24 et 7 jours sur 7, mais par leurs propres moyens uniquement. A terme, la direction envisage d'accueillir 30 000 personnes par an dans ce service.
 

La justification du projet tient également dans la volonté de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de transférer son siège à l'Hôtel-Dieu et d'y instaurer un centre de recherche et d'enseignement. Les soignants condamnent depuis le début le projet, dont l'effet sera, selon eux, d'augmenter la saturation dans les autres hôpitaux. Concrètement, «vous avez 9 ou 10 heures d'attente à l'hôpital Lariboisière, ça passera à 12 ou 13 heures » prévenait Gérald Kierzek sur RTL. Le 8 juillet dernier, ce médecin opposé à la fermeture des urgences, était démis de ses fonctions de chef du Smur sans explications de la part du directeur des Urgences. Il y a quelques jours, « le personnel a bloqué le départ des lits, comme dans une usine qui serait dirigée par des patrons voyous », explique le docteur.
 

A lire: Gérald Kierzek: certains croient à une sanction "politique"
 

Les politiques étaient pourtant nombreux à soutenir les défenseurs des urgences. Un appui qui ne s'est jamais traduit par des actes. La ministre de la Santé, Marisol Tourraine, voulait décaler la date de fermeture pour ne « prendre aucun risque sur la prise en charge des urgences à Paris au début de l'hiver. » La candidate PS à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, soutenue par le Conseil de Paris, s'était également prononcée contre une fermeture. « Même si la restructuration de l'Hôtel-Dieu a sa légitimité sur le fond, nous ne pouvons pas l'admettre sans un schéma acceptable de report vers les autres hôpitaux » justifiait son porte parole Bruno Julliard. La droite, elle, s'oppose, sans concessions, à la disparition des urgences. Le gouvernement Fillon avait investi 5 millions d'euros pour rénover un service qui disparaît aujourd'hui.
 

A lire: Fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu: "Un coup de poignard contre les Parisiens" selon le PC


L'échec du maintien des urgences devient en tout cas un argument pour attaquer les élus socialistes, en vue des Municipales. Vincent Roger, le porte parole de Nathalie Kosciusko-Morizet a accusé le camp adverse: « Pendant dix ans, la gauche a combattu les projets de restructuration de l'Hôtel-Dieu. Maintenant, elle s'apprête à fermer les urgences. Au lieu de sortir par le haut, le PS s'enferme dans le mensonge »







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