Paris (75) Société

Pollution : « une réelle diminution » des polluants grâce à la circulation alternée

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Evan Bench - flickr

Près d’un mois après la mise en place de la circulation alternée en région parisienne pour faire face à un pic de pollution, Airparif décrit une mesure efficace mais qui peut l’être encore davantage.

Il s’agit de l’une des mesures phares du plan de lutte contre la pollution prévu par la mairie de Paris. La circulation alternée, mise en place par le gouvernement lundi 17 mars pour faire face à un pic de pollution inédit de plusieurs jours dans la région Ile-de-France, a-t-elle permis de faire diminuer ostensiblement la pollution aux particules fines (PM10) ? Près d’un mois après, Airparif, l’observatoire chargé de la surveillance de la qualité de l’air parisien, a enfin donné une réponse. Et elle est positive.

Baisse notable

Selon Airparif, « une réelle diminution de l’exposition aux particules et une diminution encore plus forte de l’exposition au dioxyde d’azote [est] liée à la mise en place de l’action ». Dans le détail, le jour où la mesure a été prise, la diminution des particules fines a atteint 6% à proximité du trafic, et notamment sur les grands axes routiers, soit une baisse de 4 microgrammes par mètre cube de PM10. Elle atteint les 10% pour le dioxyde d’azote (NO2) en pleine journée sur le périphérique. « L’impact est moins perceptible » dans les zones éloignées avec une baisse de 2% des PM10, note l’observatoire.
 

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Pour arriver à ces résultats, Airparif a comparé la journée du 17 mars, jour où seules les voitures aux immatriculations impaires étaient autorisées à circuler, à celle du 10 mars, où le trafic était « normal » mais où le seuil d’information (+ de 50 mg par mètre cube d’air) avait été dépassé. Ils ont ainsi relevé que la circulation avait diminué de 18% à Paris, de 13% dans la petite couronne et de 9% dans la grande couronne. Les polluants avaient, eux baissé respectivement de 15% (PM10) et 20% (NO2), de 8% (PM10) et 13% (NO2), et de 4% (PM10) et 9% (NO2).

Améliorations possibles

Pour autant, Airparif relativise cette réussite. D’abord, car une circulation alternée serait plus efficace si elle visait les véhicules les plus polluants, et pas simplement les numéros de plaques. « Des véhicules très émetteurs, de plaques impaires, ont circulé ce jour », indique l’agence dans son rapport.
 

De la même manière, les pouvoirs publics doivent mieux choisir leur moment pour déclencher la mesure. Elle aura ainsi plus d’impact lorsque la pollution est forte et stagnante (peu de vent et forte inversion de température). Or, selon Airparif, « ces conditions n’était pas complètement réunies lors de la journée du 17 mars ». Jean-Félix Bernard, président d’Airparif, note également la nécessité de déclencher la mesure plus rapidement. « L’idéal aurait été de déclencher la circulation alternée le vendredi, lorsque la pollution a atteint son paroxysme », explique-t-il dans une interview au Parisien.
 

Pour autant, la décision est lourde de conséquences. Car elle implique parallèlement la gratuité des transports en communs, « ce qui coûte 4 millions d’euros par jour en Ile-de-France ». « Il faudrait clarifier la question du financement de ce dispositif par l’Etat, en conclut Jean-Félix Bernard. Car vu son coût, les collectivités locales et les syndicats de transport hésiteront peut-être à réitérer l’expérience ». Dans la région parisienne, les pics de pollution touchent entre 1 et 4 millions de personnes chaque année.







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