Grand Paris Politique

Zones prioritaires : 147 communes d’Ile-de-France dans la nouvelle carte du gouvernement

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Ségolène Royal - flickr

La ministre de la Ville Najat Vallaud-Belkacem a dévoilé la nouvelle carte des zones prioritaires en France destiné à remettre à plat un système devenu trop complexe. La région Ile-de-France regroupe près de 150 communes sur les 700 que compte la nouvelle répartition.

C’est un grand ménage qu’a réalisé Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de la Ville présentera ce mardi 17 juin la nouvelle carte des zones prioritaires. Etablie sur le seul critère du revenu des habitants, elle permet de rendre plus lisible la politique de la ville consacrée aux zones urbaines qui, avec de nombreux dispositifs (ZUS, Cucs, ZFU…), avait fini par répertorier  plus de 2 500 quartiers situés dans 900 communes. Avec ce nouveau dispositif, la liste s’est réduite à 1 300 zones dans 700 communes. La région Ile-de-France restera celle qui percevra le plus d’aides de la part de l’Etat avec 147 communes concernées.

Un critère : les revenus

Les zones retenues sont celles où plus de la moitié de la population vit avec moins de 11 250 euros par an, soit 60% du revenu médian national pondéré en fonction du niveau de vie dans l’agglomération. Ainsi, près de 300 communes sortent du dispositif. Plus de 100 nouvelles vont en bénéficier, parfois en zone rurale, ce qui est une nouveauté. « C’est la réalité de la pauvreté en France, analysait la ministre, loin d’être cantonnée aux territoires périphériques des grandes villes, qui apparait ainsi au grand jour ».

L’Ile-de-France particulièrement concernée

En région Ile-de-France, plusieurs villes sortent du dispositif. C’est le cas notamment dans les Hauts-de-Seine, où 7 communes ne bénéficieront plus des aides de l’Etat, parmi lesquels Bourg-la-Reine, Sceaux ou encore Rueil-Malmaison. « Certaines n’auraient jamais dû y entrer, comme Boulogne-Billancourt », fait remarquer l’entourage de la ministre.
 

Pour certains, la pilule est dure à avaler. « C’est un scandale, pestait la maire UMP d’Aubergenville (Yvelines), Sophie Primas, qui ne sera plus concernée par les aides. Cet argent nous sert à œuvrer dans les quartiers qui ont de vrais besoinsCes habitants vont sans doute voir leurs impôts augmenter ». La sénatrice pointant du doigt les problèmes scolaires que cette sortie engendrera car les villes classées en Politique de la Ville bénéficient d’un meilleur taux d’encadrement. « Nous risquons d’avoir des classes surchargées », s’inquiète-t-elle.
 

En revanche, pour d’autres élus, cette nouvelle répartition leur permet d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. En Ile-de-France et dans l’Oise, 18 communes font leur entrée dans le dispositif. Au Bourget par exemple (Seine-Saint-Denis), le maire UDI Vincent Capo-Canellas se réjouit de voir sa ville dans la liste. « C’est la réparation d’une injustice, pense-t-il. Nous ne disposions pas des mêmes moyens que d’autres ». Et le sénateur sait déjà où ira cette nouvelle manne financière. Elle servira à « amplifier des actions pour l’accès au sport et à la culture », assure-t-il.

Des montants encore inconnus

Les montants dont bénéficieront ces nouvelles zones sont encore flous. Si le fonds du ministère de la Ville est un peu supérieur à 300 millions d’euros, chaque ville se verra allouer une somme particulière. En Seine-Saint-Denis par exemple, les montants avoisinaient les 31 euros par habitant. Pour connaitre les sommes dont bénéficiera chaque commune, elles doivent au préalable élaborer des « contrats de ville », en lien avec les préfets et les différents acteurs publics. Ensemble, ils devront définir des mesures pour améliorer le cadre de vie, l’emploi et le développement économique ou encore la cohésion sociale.
 

Mais concrètement, le dispositif ouvre des portes non négligeables : création de 15 000 emplois d’avenir, renforts dans les agences Pôle emploi, création de classes en maternelle… Mais surtout, les communes retenues peuvent postuler à un programme encore plus alléchant. Celui de rénovation urbaine qui bénéficie de moyens bien plus importants. Il comptait ainsi près de 12 milliards d’euros d’aides en 2003 pour 500 quartiers. A l’automne, l’Etat répartira 5 milliards de fonds publics entre 200 quartiers sélectionnés.
 

Une chose est sûre, en sortant du dispositif, la ville de Boussy-Saint-Antoine (Essonne) perdra entre 15 000 et 20 000 euros par an, sans pour autant inquiéter son maire socialiste Romain Colas, pour qui cette aide ne représentait pas « un véritable effet levier ». En revanche, à Clichy-sous-Bois, qui accumulait près de 700 000 euros d’aides, cette manne financière supplémentaire a permis de soutenir les centres sociaux et la vie associative. Avec ce nouveau dispositif, l’édile Olivier Klein (PS) compte bien en obtenir encore « un peu plus ».








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