France Société

Affaire Mohamed Merah : les familles des victimes en colère après la diffusion des extraits de la conversation entre le tueur et les policiers

Publié le  Par Julie Catroux

image article

L’émission de TF1 « Sept à huit » a diffusé hier soir des extraits de conversations entre Mohamed Merah et les policiers lors de l’assaut mené contre le tueur au scooter. Des paroles choquantes qui ont bouleversé les familles des victimes.

 

 

TF1 assure détenir 4 heures d’enregistrements des conversations entre Mohamed Merah et les policier du RAID lors de l’assaut mené le 22 mars dernier. Des bribes de conversations ont été diffusées hier soir dans l’émission « Sept à Huit » choquant les familles des victimes et le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Il assure être en lien avec Al-Qaida et explique notamment comment il a trompé la vigilance de la DCRI qui était en charge de sa surveillance.

 

« Je suis quelqu'un de déterminé, je n'ai pas fait ça pour me laisser faire attraper, t'as vu. Là, on négocie tu vois, on est en train de négocier, après, en dehors des négociations, n'oublie pas que j'ai les armes à la main, je sais ce qui va se passer, je sais comment vous opérez pour intervenir » déclare Mohamed Merah au début de la négociation avec le RAID. « Je sais que vous risquez de m'abattre, c'est un risque que je prends », poursuit-il. « Donc voilà, sachez qu'en face de vous, vous avez un homme qui n'a pas peur de la mort, moi la mort, je l'aime comme vous, vous aimez la vie ».

 

Il va même jusqu’à interpeller l’agent de la DCRI avec qui il a été en relation en affirmant « Tu crois que je vais faire du tourisme au Pakistan et en Afghanistan ? Qui t'as vu faire du tourisme là-bas? (...)'Al Harb Khoudaa', tu sais ce que ça veut dire? ça veut dire, la guerre est une ruse. Quand tu m'as convoqué, quand j'étais dans vos bureaux, j'étais en contact avec eux, je les avais trouvés (...) Je crois que c'est une des plus grandes erreurs de ta carrière ».

 

Le tueur au scooter explique par la suite que ses cibles prioritaires étaient les militaires, les policiers et les gendarmes. « Mon but dans ces attentats, c'était de tuer en priorité des militaires, parce que ces militaires-là sont engagés en Afghanistan, et tous leurs alliés, que ce soit de la police, de la gendarmerie, de la police nationale, de tout » déclare t-il avant d’ajouter que les meurtres devant l’école juive n’étaient pas prémédités : « J'étais en guet-apens, il devait sortir, je devais moi apparaître devant lui et le tuer à travers le pare-brise (...) j'ai raté ma cible (...) et à partir de là j'ai repris le scooter et je suis passé comme ça. Ce n'était pas prémédité, enfin si, je comptais le faire, mais le matin en me réveillant c'était pas mon objectif ». Dans ces enregistrements, Mohamed Merah affirme qu’il comptait continuer ces meurtres et que son apparence était calculée pour faire penser qu’il était un jeune homme sans histoire qui menait une vie normale.

 

Les familles des victimes se disent « scandalisées » et assurent vouloir saisir la justice pour obtenir l'interdiction de toute diffusion des enregistrements des conversations. « Nous allons demander au parquet, conjointement avec les autres parties civiles, d'enclencher une procédure d'urgence pour bloquer la diffusion de ces enregistrements, par tout moyen et sur tout support », a déclaré Me Béatrice Dubreuil, insistant sur le fait que « Les juges avaient assuré aux familles que ces enregistrements seraient placés sous scellés et qu'un dispositif d'alerte serait mis en place. C'était un point extrêmement important pour elles ».

 

De son côté, Manuel Valls a regretté la diffusion des ces enregistrements alors que la justice vient tout juste d’être saisie. « Aucune précaution n'a été prise pour respecter les familles des victimes. Il convient donc de s'interroger sur les moyens par lesquels le diffuseur a pu se procurer ledit enregistrement » souligne t-il. Le ministère a également annoncé que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) va mener une enquête administrative.

 

 

 







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses




Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb