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L'intervention du Quai d'Orsay pour que le fils d'un diplomate soit jugé

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - Daniel X. O'Neil

Un adolescent de 14 ans, fils d'un diplomate congolais, est soupçonné de pas moins de cinq agressions sexuelles commises dans les Yvelines ces derniers jours. Le ministère des Affaires étrangères a réclamé la levée de l'immunité diplomatique.

C'est Le Parisien qui a révélé cette affaire, confirmée par Le Figaro. Soupçonné d'avoir agressé sexuellement plusieurs jeunes filles, cet adolescent de 14 ans  a été interpellé le 27 mai dernier. Reconnu par ses victimes, agressées dans une rue de Magnanville dans les Yvelines, les policiers ont dû toutefois le relâcher, à contrecœur, dès le lendemain sur décision du parquet. Il a en effet bénéficié de l'immunité diplomatique de son père, un haut responsable de l'ambassade de la République du Congo (RDC).


Le Quai d'Orsay a demandé la levée de l'immunité diplomatique


Aucune charge ne peut donc être retenue contre lui, et les prélèvements ADN ont même été détruits. "L'affaire a été classée sans suite, l'enquête s'arrête, les victimes n'auront pas de procès au pénal", regrette une source policière au Figaro. L'immunité diplomatique ne peut en effet être levée qu'au cours de circonstances exceptionnelles, comme un crime ou un blanchiment d'argent avec preuves. Le pays d'origine du diplomate doit également donner son accord. Autrement, le pays hôte ne peut ni expulser l'agent, ni sa famille, en raison de la Convention de Vienne.


Le ministère des Affaires étrangères a indiqué ce jeudi matin avoir réclamé la levée de l'immunité diplomatique de l'adolescent d'après une information de BFM TV. "La demande a été transmise aux autorités congolaises, nous espérons qu'elles y répondront favorablement", espère-t-on au Quai d'Orsay. Car outre l'attouchement et un acte d'exhibitionnisme sur deux filles, le jeune Congolais est soupçonné d'avoir légèrement agressé et menacé deux adolescents qui avaient assisté aux agressions afin qu'ils ne livrent aucun témoignage.


L'adolescent bientôt rapatrié au Congo par son père


Durant la nuit, son père s'est ainsi rendu au commissariat et a fait valoir son immunité diplomatique. Le lendemain matin, le Quai d'Orsay a confirmé l'existence de l'immunité du conseiller congolais et le procureur de la République a pris acte et n'a pas donné suite à cette affaire. Une nouvelle qui a provoqué l'indignation des victimes qui avaient déposé plainte. D'autant plus que l'adolescent a récidivé mardi. Cette fois, c'est une lycéenne de 16 ans ainsi qu'une personne âgée qui ont été victimes, mais les deux femmes n'ont pas porté plainte après avoir pris connaissance de l'immunité diplomatique.


Au total, ce sont donc cinq agressions sexuelles et menaces sur des mineurs ainsi qu'une exhibition sur une personne âgée dont l'adolescent est accusé. Mais l'affaire pourrait en rester là. "Tout s'arrête, il n'y a pas de suites, la justice ne fera rien. Et s'il m'avait violée, ça se serait passé de la même façon. Finalement notre statut de victime n'est pas reconnu par l'Etat", s'indigne sur les ondes de RMC jeudi matin Hélène, l'une des jeunes filles agressées. Le jeune homme décrit comme "une personne instable" a rencontré un psychologue mercredi et son père aurait décidé de le rapatrier en République Démocratique du Congo afin de le placer en internat. Un suivi psychologique va être proposé aux victimes. 







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