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Christian Oster : « Par amour, on peut aller loin »

Publié le  Par Pascal Hébert

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Avec le titre de son dernier roman Le cœur du problème, Christian Oster pointe deux sujets qui traversent les chapitres d’une histoire menée de main de maître. C’est un polar… sans en être un puisque tout est dit assez rapidement. Le cadavre n’est pas dans le placard mais au bas de l’escalier.

L’homme est tombé. Un accident ? C’est du moins ce que pourrait attester la rambarde cassée. Et puis il y a à l’étage, Diane, prenant tranquillement son bain sans montrer la moindre émotion. Son conjoint, qui vient de faire la découverte macabre, la rejoint pour avoir un minimum d’explication. Il assiste à une scène surréaliste. La femme qu’il aime prépare une valise avant de partir sans un mot de plus, le laissant là avec un cadavre sur les bras. Que faire ? Appeler la maréchaussée et prétendre à un accident ? Sans pratiquement réfléchir, il préfère enterrer dans son potager le corps de cet inconnu. Se liant d’amitié avec un gendarme à la retraite très ambigu, Simon se trouve embarqué dans une histoire rocambolesque avec en arrière fond Diane, qui lui jette à la figure qu’elle ne l’a jamais aimé.

Servi par une écriture souple et maîtrisée, ce roman, que l’on ne lâche plus, est en perpétuelle tension. Après un moment de sidération, Simon se retrouve avec deux problèmes sur les bras : un cadavre et l’amour. Dans ce roman, qui est la flèche et qui est la cible ?

Les femmes sont-elles au début de toutes révolutions masculines ?

Pas de généralités, on ne peut parler que pour soi.

Simon est un être qui accepte la fatalité. Jusqu’où peut-on aller pour la femme que l’on aime ?

Il se résout, plutôt, à la fatalité. Et, surtout, il ne se donne pas le choix. Par amour,  on peut aller loin.

Quel est le véritable rôle de Raphaëlle, qui prend une place à part dans ce roman ?

C’est au lecteur d’en juger. Elle n’est évidemment pas là pour rien.

« De la sympathie pour Simon »

Quel regard portez-vous sur Simon ?

J’ai de la sympathie pour Simon. Je ne le juge pas. En tout cas, je l’ai accompagné.

Qu’est-ce qui vous inspire dans le quotidien ?

Ce n’est pas le quotidien qui m’inspire, c’est la situation dans laquelle je mets mon personnage.

L’angoisse, la paranoïa, le suspense sont-ils les clés de ce roman ?

Ils en sont bien sûr les moteurs. Cela dit, j’espère n’avoir (à peu près) jamais écrit de romans sans suspense.

« Le poids de la menace. La peur »

Pourquoi les situations où tout bascule vous intéressent-elles à ce point ?

Il me semble que ça intéresse tout le monde, à commencer par moi, pour des raisons évidentes. Et puis un basculement, dans un roman, c’est presque la moindre des choses.

Qu’est-ce qui vous attire dans le polar?

Le poids de la menace. La peur.

Est-ce que vous connaissez des gens capables d’enterre un corps pour un être cher ?

 Je ne connais personne qui se soit trouvé dans cette situation. Et il faut s’y trouver, je pense, pour savoir de quoi l’on est capable. D’où l’intérêt de l’imaginer.

                                                                                                                  Propos recueillis par Pascal Hébert

Le cœur du problème de Christian Oster. Editions L’Olivier. 188 pages. 17 €.

Christian Oster  en bref

Christian Oster a écrit des polars dans les années 80 pour Fleuve Noir.

Il obtient le prix Médicis en 1999 avec Mon grand Appartement.

Christian Oster publie régulièrement aux éditions de l'École des Loisirs des recueils de contes.

En 2010 Dans la cathédrale (Editions de Minuit), a été récompensé par le Prix Vendanges Littéraires de Rivesaltes.

Aux éditions de L’Olivier, il a écrit : Rouler en 2011 et En ville en 2013.







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