France Culture

Révoltons-nous d’Alexandre Jardin

Publié le  Par Pascal Hébert

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Alexandre Jardin a mené une campagne de terrain pour faire passer ses idées et tenter d’obtenir, mais en vain, les 500 signatures, véritables sésames pour se présenter à la Présidentielle. Candidat depuis janvier, le romancier est sorti de son confort pour faire partager son idée de la France et de la manière de gouverner. Fort de son expérience du terrain qu’il laboure depuis quatre ans, Alexandre Jardin a peur de voir dans quelques semaines Marine Le pen prendre le pouvoir. Face au jacobinisme persistant et aux fonctionnaires qui gouvernent à la place des élus, Alexandre Jardin oppose le savoir-faire de ceux qui apportent des réponses dans les collectivités, leur entreprise ou dans les associations.

Son constat, il le dresse dans un livre Révoltons-nous.

Alexandre Jardin dénonce l’hypocrisie de ceux qui profitent de notre démocratie : « Les candidats en lice proposent des changements sur la base de ‘‘plus, de la même chose’’ pour que ça change. De l’insécurité ? Plus de flics. Les gens qui agissent ainsi sont très fiers d’avoir dépensé plus d’argent sur tel ou tel sujet. Plus, plus, plus de ce qui n’a jamais marché. Cela rassure l’électeur qui est habitué à ce genre de croyance. » Car pour Alexandre Jardin : « La technostruture, sûre de sa légitimité, de ses préjugés et de sa supériorité morale, veille de près à ce que le cauchemar français dure.  »


Face à cette méthode, qui tend à moins marcher, Alexandre Jardin propose une autre façon de diriger le pays en impliquant plus massivement les citoyens dans les solutions : « Un changement en politique, véritablement capable de réparer le pays, ne peut passer que par… une autre approche, axée sur le rétablissement des minimums.(…) La solution que nous défendons présente un risque très raisonnable. Donner le pouvoir d’agir aux territoires et aux citoyens ne pourra pas être pire, ni plus cher.  »
 

Réveillons-nous


Prônant un changement global du système, Alexandre Jardin veut lancer une douce révolte : « Je sais que les gens grondent partout où je vais. Je vois le hiatus qui existe entre Paris qui décide et la province qui vit en vrai. »

Comme beaucoup d’électeurs, Alexandre Jardin ne s’y retrouve plus dans les candidats qui promettent sans jamais obtenir de résultats : « Pour ma part, j’ai décidé de ne plus jamais voter ‘‘contre’’. Je ne céderai plus aux manipulations des partis qui se présentent comme un rempart contre le FN alors qu’ils le font tous monter en refusant de se remettre en question. Voter pour les candidats du système en cédant une fois encore à leur chantage, c’est réunir les conditions qui font grimper le FN. ». Car, pour Alexandre Jardin :

« Les peuples ne craignent plus l’enfer qu’on leur promet s’ils votent mal, car une masse croissante de gens sont déjà en enfer. »


Au premier tour, Alexandre Jardin appelle à voter blanc. Un vote, contre ce système qui ne marche plus.

 

« Quel est le contraire de l’amour ? La haine ? Non, le pouvoir »

Dans son manifeste, Alexandre Jardin en appelle à la raison : « Donnez-vous vite le droit de compter. Nous devons tous accéder à une autre perception de nous-mêmes, nous pénétrer enfin de la fierté d’être citoyens. Faute de quoi, les séducteurs, les prime time télévisés occuperont tout l’espace à votre place. Quel est le contraire de l’amour ? La haine ? Non, le pouvoir. »


Dans ce livre positif, Alexandre Jardin, le romancier de la joie, conclut en ces termes : « Votez pour vous avec un moral de vainqueur. Tournons vite la page de l’insécurité actuelle. Soyons la génération qui aura eu l’intelligence de recommencer la France par ses territoires, ses racines. Inventons une démocratie citoyenne, une société de la confiance. Franchissons nos caps de la peur pour engager tous ensemble ce changement. Révoltons-nous ! »

Alexandre Jardin n’est pas le seul à gronder dans son coin. Le mécontentement général a trouvé son moyen d’expression dans le vote Front national qui augmente depuis le ‘‘tonnerre de Dreux’’ en 1983. Dans la même période, le maire de Nogent-sur-Seine (Aube), Michel Baroin (le père de François), gaulliste avant tout et surtout franc-maçon, pensait qu’il fallait que les idées viennent des citoyens de province et de Paris pour faire avancer le pays.

En créant La Fondation de l’Homme citoyen (cellule de réflexions réunissant des citoyens de tous horizons), Michel Baroin se comportait avant l’heure comme un faiseux, prêt à s’engager plus en avant en politique si l’Histoire et le temps lui avaient ouvert les bras.

Fauché en pleine ascension à 57 ans, Michel Baroin avait apporté, malgré tout, sa pierre à l’édifice. D’autres, aujourd’hui comme Alexandre Jardin, ont pris le relais politique de  Michel Baroin, qui avait constaté que la fonction présidentielle éloigne des peuples. Pour Michel Baroin : «  Ce n’est pas le pouvoir qui est intéressant… mais le pouvoir de faire ! » A méditer.

Pascal Hébert

Révoltons-nous d’Alexandre Jardin. Editions Robert Laffont. 136 pages. 14 €. 







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